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Les finances du pays se portent mieux:
Sensible amélioration de la liquidité bancaire

La faiblesse du dinar renvoie à la productivité et à la perte d’efficacité de l’économie nationale qui, malgré quelques performances modestes dans la diversification et les exportations hors hydrocarbures, demeure fondamentalement dépendante des recettes pétrolières.

Les finances du pays se portent beaucoup mieux depuis octobre dernier. Ce retour à une bonne santé met fin à une assez longue période de contraction, résultat des répercussions économiques de la crise sanitaire. Cette bonne nouvelle qui permet au pays de respirer beaucoup mieux et d’envisager une relance des investissements publics a été faite, avant-hier soir, par le gouverneur de la Banque d’Algérie, Rostom Fadhli. A l’appui de sa déclaration, M.Fadhi a révélé que la liquidité globale des banques a plus que doublé. Elle est passée de 632,3 milliards de dinars à fin décembre 2020, à 1.485,6 milliards de dinars à fin novembre 2021. Le gouverneur de la BA qui s’exprimait lors d’une rencontre entre la Banque d’Algérie et les banques et établissements financiers, a indiqué que cette amélioration a été enregistrée «corrélativement aux mesures d’assouplissements monétaires, résultante directe des politiques monétaires décidées par la Banque d’Algérie en matière de baisse du taux des réserves obligatoires», a-t-il expliqué. Ce taux est passé de 10% à 2% le 15 février dernier.
Cette décision a permis à la BA d’augmenter les seuils de refinancement des titres publics négociables. Elle a également impacté la durée du refinancement qui est passé d’une semaine à un mois. Ceci a suscité la satisfaction totale des demandes de refinancement des banques. Il n’y a pas que cela, M.Fadhi a souligné que «pour soutenir le plan de relance économique, la Banque d’Algérie a mis en place, en juillet dernier, un programme spécial de refinancement, d’une durée d’une année, renouvelable deux fois, au taux directeur et plafonné à 2.100 milliards de dinars».


L’envers de cette embellie financière a consisté en l’accélération de l’inflation globale qui a atteint de 5,96 % en une année pour atteindre 9,2 % en octobre 2021. Cette poussée inflationniste se reflète dans la hausse des prix des produits alimentaires, passant de 1,8 % en octobre 2020 à 14,4 % en octobre 2021. Principal locomotive de cette ascension est la forte croissance des prix des produits agricoles frais. Ils ont connu une évolution de 16,5 % en octobre 2021 contre 1,9 % le même mois de l’année écoulée. Les prix des biens manufacturés sont restés en hausse, atteignant un taux de 6,2 %, les prix des services ont évolué de 2,3 % en octobre 2021 contre 0,7 % le même mois de l’année précédente.


Dans la série des mauvaises nouvelles, M. Fadhli, révèle qui les évolutions du cours du dinar algérien s’est déprécié de 6,21 % contre le dollar américain par rapport à la même période de l’année précédente où les cours enregistrés étaient de 134,7387 USD/DZD en 2021 et de 126,3681 USD/DZD en 2020. Contre l’euro, le dinar algérien s’est déprécié de 10,38 % en termes de moyenne des 11 premiers mois de 2021 par rapport à la même période de l’année précédente où les cours enregistrés sont de 160,0275 EUR/DZD en 2021 et de 143,4207 EUR/DZD en 2020.
Cette faiblesse du dinar renvoie à la productivité et à la perte d’efficacité de l’économie nationale qui, malgré quelques performances modestes dans la diversification et les exportations hors hydrocarbures, demeure fondamentalement dépendante des recettes pétrolières. C’est d’ailleurs l’amélioration des prix de l’or noir qui permet à l’Algérie de souffler, envisager un excédent commerciale et penser au retour des actions de développement à travers des investissements publics massifs.
Anissa Mesdouf

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