L’abêtissement, dans toute sa sordidité, a allègrement franchi le Rubicon avec le renouvellement du piètre placardage de vulgaires fausses plaques de polyéthylène, sur lesquelles ont été imprimées d’affligeantes répliques de paysages d’Oran, sur le flanc de la balustrade en béton armé du prestigieux balcon du front de mer.
Qualifiée par la vox populi « d’ostentation criarde du ridicule outrancier choquant le regard et biaisant le mirifique de ce lieu de badauderie embaumé d’air iodé », cette déplorable et disgracieuse apposition a été vivement décriée par les farouches défenseurs du cachet initial du cadre environnemental d’Oran et les adeptes de l’agréable au regard du contemplatif. «Ce piteux rafistolage frise l’aliénation.
Et dire que certains considèrent ce piètre comme étant une opération d’embellissement, cela est très attristant » ont regretté avec un mélange de sidération et de désappointement, des riverains domiciliés dans les abords immédiats du front de mer avant d’ironiser « sur l’une de ces lamentables plaques sont inscrits les noms des sites ‘’la promenade De Létang et le Châteauneuf’’ comme certains écrivent papa avec quatre fautes d’orthographe ».
Cette inscription, qui semble, en toute vraisemblance, inviter le visiteur à effectuer une petite halte en ces lieux a fait dire à nos interlocuteurs avec une pointe de sarcasme que « nous aimerions bien connaître la réaction de celui, qui aura à visiter la sinistre carcasse du Châteauneuf, qui trône lugubrement depuis trois décennies non loin de la place du 1er novembre 1954.
Nous devinons à l’avance qu’elle sera sa réaction. Il faut mettre un nota Bene au bas de cette illustration pour avertir les personnes sensibles, qui supportent difficilement les grandes émotions ».
D’autres témoignages encore plus lourds de sens les uns que les autres ont été formulés à propos de cette triste décoration jugée «inadéquate et en violation à l’originalité environnementale de la ville d’Oran. Ils existent beaucoup de compétences dans ce domaine, il suffit tout simplement de les solliciter en éradiquant définitivement toute intervention d’esprits étriqués».
Rachid Boutlélis