
Le Président de la République à l’ouverture de l’année judiciaire : «La vraie justice repose sur l’équité»
«La vraie justice repose sur l’équité, le rapprochement et l’interaction positive avec les citoyens, l’amélioration des services et la lutte, avec fermeté et rigueur, contre toutes les formes de corruption et de criminalité», a affirmé le Président.
Le président de la République a évoqué la révision en profondeur de l’arsenal juridique national. Dans son discours d’ouverture de la nouvelle année judiciaire (2025-2026), le chef de l’État a indiqué que l’objectif de cette révision est de consacrer les droits et libertés des citoyens et de renforcer les acquis des droits de l’Homme qui restent indissociables. «Nous avons initié de nouveaux textes juridiques et entamé la révision en profondeur d’autres lois», a souligné le chef de l’Etat. Ces réformes allaient de paire avec «un environnement favorisant l’adaptation du système juridique aux progrès technologiques et socioéconomiques que connaît notre pays». Le Président a mis en évidence dans son discours «la vitesse à laquelle se développe notre pays sur le plan économique, notamment en matière d’économie de la connaissance». Pour cela, a-t-il souligné, «il est impératif de s’adapter aux évolutions et d’élaborer de nouvelles lois dans ce sens». Il s’est félicité des «progrès réalisés par le secteur dans le processus de transition vers un système de justice numérique», soutenant que «des ressources humaines qualifiées et compétentes dans ce secteur constituent un facteur clé pour incarner le principe d’indépendance, qui découle de l’individu et d’un engagement total à instaurer une justice rassurante et plus proche des citoyens, tendant à simplifier ses procédures ».
Le président de la République a, dans ce cadre, salué les magistrats qui «exercent leurs nobles missions, armés de valeurs morales, de savoir et de vertu, et qui sont attachés au devoir de réserve et de prudence qui leur sont dictés par leur statut distingué dans la société ». Ces magistrats, a-t-il dit, «font honneur au secteur de la justice, qui a réalisé des progrès notables sur la voie de la modernisation et de la consécration des méthodes de travail modernes ». Ces réalisations «contribueront à améliorer le climat des affaires dans notre pays, qui connaît actuellement une transformation économique prometteuse, et encourageront les entreprises économiques à prospérer, grâce à la contribution efficace du secteur de la justice», a assuré le chef de l’État.
Le président de la République a, en outre, évoqué d’autres textes , à l’image de la loi relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants, celle relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et enfin, la loi concernant la protection des personnes physiques dans le traitement des données à caractère personnel.
Cet arsenal juridique est encadré par le nouveau code de procédure pénale, qui «confèrera davantage d’efficacité au pouvoir judiciaire, en garantissant la sécurité juridique, conformément aux exigences de la lutte contre la criminalité». Il est aussi destiné à protéger «les droits et libertés», renforcer «les règles du procès équitable», faciliter «l’accès à la justice», encourager l’investissement et établir «les fondements de la sécurité économique au sens large ». Il a poursuivi en affirmant que «compte tenu de la vitesse à laquelle notre pays se développe et de l’évolution des approches économiques et d’investissement, l’élaboration de nouvelles lois s’impose, d’autant plus qu’au moins 85% des transactions économiques sont désormais libres, s’effectuant entre opérateurs privés ou entre l’Etat et des opérateurs privés».
Sur le volet commercial, la justice se doit d’être efficace. A ce propos, le Président Tebboune a appelé à multiplier les tribunaux de commerce pour résorber les affaires qui s’accumulent, et qui «donnent aux citoyens la fausse impression d’une justice lente dans ces décisions».
Il a précisé que les textes de lois seront «consolidés par des textes complémentaires visant à encadrer l’initiative en matière économique, commerciale et d’investissement, à consacrer la transparence et l’intégrité et à renforcer la lutte contre la corruption».
Pour le président de la République, l’ouverture de l’année judiciaire est «l’occasion de faire le point sur les réalisations accomplies par l’institution judiciaire, grâce aux réformes que nous avons mises en œuvre pour une justice indépendante, intègre et efficace», ajoutant «nous avons initié de nouveaux textes juridiques et entamé la révision en profondeur d’autres lois, conformément aux engagements que j’ai pris pour la moralisation de la vie publique et la lutte contre les dérives et la corruption, qui portent atteinte à nos valeurs religieuses et culturelles et à notre identité nationale». Affichant sa pleine conviction quant au «rôle vital» des magistrats, le président de la République a affirmé «insister constamment, dans ses directives adressées au Gouvernement, sur la nécessité d’une prise en charge optimale des personnels du secteur de la justice.»
Le président de la République a également insisté sur l’importance de consacrer le principe de la défense et de la présomption d’innocence, comme «une des garanties fondamentales d’un procès équitable et d’une protection contre les abus», relevant que «la vraie justice repose sur l’équité, le rapprochement et l’interaction positive avec les citoyens, l’amélioration des services et la lutte, avec fermeté et rigueur, contre toutes les formes de corruption et de criminalité qui menacent le tissu social et leur faire face avec rigueur et fermeté». Après avoir souhaité au secteur davantage d’acquis, le président de la République a réitéré «sa ferme détermination à mobiliser et à mettre à disposition tous les moyens humains et matériels pour garantir une justice indépendante et intègre, inspirant la confiance et reflétant l’Etat de droit, et ce, par fidélité au vaillant peuple algérien et aux valeureux martyrs». Le président de la République a conclu ses propos en annonçant la promulgation du statut de la magistrature avant la fin de l’année 2025.
Anissa Mesdouf