Dans ce contexte mouvant et difficile, l’Algérie insiste sur «l’impératif traitement des défis en suspens à travers l’unification des institutions militaires et financières en Libye». Cela tout en annonçant «sa disponibilité à contribuer à l’aboutissement du processus de réconciliation nationale libyenne».
Le Président de la République n’ a pas manqué de faire preuve d’optimisme dans le dossier libyen, dans une allocution lue en son nom par le Premier ministre, Aïmen Benabderrahmane à la veille du Sommet de l’UA, à Addis-Abeba. Abdelmadjid Tebboune a affirmé voir dans l’attitude des acteurs concernés par le dossier une «volonté sincère »de faire prévaloir l’intérêt suprême de ce pays. Pour le chef de l’Etat, «l’étape dangereuse d’instabilité politique et sécuritaire, le blocage des processus de négociations et la scission institutionnelle, ont mis à l’épreuve tous les acquis remportés dans le processus de règlement de la crise dans ce pays voisin». Cela se constate au travers «des répercussions graves sur la sécurité et la stabilité des pays voisins et de la région du Sahel», a indiqué le président Tebboune. Malgré les inquiétudes que suscite la situation de crise dans ce pays, le chef de l’État ne manque pas de souligner que «l’optimisme demeure de mise au regard de la bonne volonté affichée par les parties libyennes pour surmonter les épreuves et faire prévaloir l’intérêt suprême de la patrie». Il formulera le vœu de voir «la conjugaison des efforts africains et internationaux laisser un impact sur le terrain, à travers la relance du processus de règlement pacifique entre les belligérants libyens». A ce propos, Abdelmadjid Tebboune fait remarquer «la nouvelle dynamique lancée récemment pour activer le processus de dialogue inter-libyen et lancer les initiatives de dialogue entre les frères libyens». Il estimera dans son allocution que ces efforts visent «à rapprocher les vues, établir la confiance mutuelle et élargir les consensus». Dans le lot des signaux encourageant, le chef de l’Etat a retenu «le retour du Comité militaire mixte 5+5 aux réunions après une longue interruption, pour le suivi de l’application des décisions convenues concernant le retrait des mercenaires et des combattants étrangers, le cessez-le-feu et l’échange de prisonniers». Autant de pas dans la bonne direction qui amène le Président à relever que «l’Algérie a, de tout temps, exprimé son rejet de la logique de force». Il rappellera à ce propos les appels de l’Algérie «à faire prévaloir le dialogue et la réconciliation entre toutes les composantes du peuple libyen», outre «la condamnation des ingérences étrangères dans les affaires internes de ce pays frère et l’implication de plusieurs parties étrangères dans la violation de l’interdiction d’importation d’armes».
L’Algérie réitère son appel aux parties étrangères pour le respect de la souveraineté de la Libye et «ne ménagera aucun effort, dans le cadre du Groupe des pays voisins de la Libye, en collaboration avec les organisations régionales et internationales concernées», insiste le chef de l’Etat, tout en insistant sur le fait de «permettre aux Libyens de concrétiser les priorités de cette étape importante afin de préserver la sécurité et la stabilité des pays du voisinage, directement impactés par la situation dans ce pays». Dans ce contexte mouvant et difficile, l’Algérie insiste sur «l’impératif traitement des défis en suspens à travers l’unification des institutions militaires et financières en Libye». Cela tout en annonçant «sa disponibilité à contribuer à l’aboutissement du processus de réconciliation nationale libyenne». Un travail mené en coordination avec l’UA et dont l’objectif consiste à «permettre à la Libye de recouvrer la place qui lui sied sur la scène internationale », affirme le chef de l’Etat.
«L’Algérie est pleinement convaincue que les Libyens sauront surmonter ces conditions difficiles et concrétiser la volonté et la souveraineté du peuple libyen, toutes obédiences confondues, à savoir l’élection de ses dirigeants et représentants et la planification de l’avenir de son pays sans pression ni diktats aucuns», conclut le Président Tebboune.
Nadera Belkacemi