
Le projet de loi sur les mines devant le Conseil de la nation : une garantie de la diversification économique
L’Algérie aspire à faire de son secteur minier un moteur de croissance, capable de soutenir l’économie nationale tout en réduisant sa dépendance aux hydrocarbures.
Le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a exposé, hier, le nouveau texte de loi régissant les activités minières devant le Conseil de la nation. Cette présentation, qui s’est tenue lors d’une plénière sous la présidence de Azouz Nasri, président du Conseil de la nation, a mis en lumière les ambitions de l’Algérie pour son secteur minier. En effet, cette loi s’inscrit dans une réforme globale visant à renforcer la souveraineté économique du pays et à diversifier ses sources de revenus en dehors des hydrocarbures.
Mohamed Arkab a affirmé que cette initiative «vise à réaliser la souveraineté économique» et à créer une dynamique favorable à des milliers d’emplois directs et indirects, tout en soutenant les petites et moyennes entreprises (PME). L’importance de l’industrie minière dans la diversification économique est indiscutable. En réduisant la dépendance de l’économie nationale aux hydrocarbures, ce secteur pourrait devenir un pilier de la croissance économique durable. Le ministre a également souligné les insuffisances du secteur, telles que «la faiblesse des investissements dans l’exploration et la prospection» ainsi que «l’absence d’une base de données géologiques et minières précise». Ces lacunes ont conduit à une quasi-absence d’investissements étrangers et à une faible production locale, malgré la disponibilité des ressources. En conséquence, l’Algérie voit ses importations augmenter, alors même que des minéraux sont disponibles sur son sol.
Pour remédier à ces défis, le projet de loi récemment adopté par l’Assemblée populaire nationale (APN) propose un ensemble d’incitations et de mesures conformes aux standards internationaux, favorisant ainsi un cadre juridique et institutionnel stable pour les investissements miniers. Il se concentre sur le développement de l’infrastructure géologique et assure un libre accès à l’information, essentiel pour la mise en œuvre de projets d’exploration efficaces. Dans cette dynamique, l’Algérie se prépare à exploiter trois grandes mines de fer, de phosphate et de zinc, à Tindouf, Tébessa et Bejaïa, dès l’année prochaine. Ces projets sont cruciaux pour la relance du secteur minier et l’ambition de l’Algérie de se positionner comme un acteur incontournable dans le marché minier international. L’exploitation de ces ressources permettra non seulement de stimuler l’économie, mais aussi de garantir une autosuffisance minière qui pourrait réduire la nécessité d’importer certains minerais.
La nouvelle loi minière représente un tournant décisif pour le secteur. Elle offre un cadre propice à l’investissement tout en visant à diversifier les sources de revenus du pays. En mettant l’accent sur la réforme, l’Algérie aspire à faire de son secteur minier un moteur de croissance, capable de soutenir l’économie nationale tout en réduisant sa dépendance aux hydrocarbures. Cette démarche est donc essentielle pour bâtir un avenir économique plus résilient et diversifié. Cela sans oublier le processus d’intégration de plusieurs filières industrielles que peut garantir l’exploitation du domaine minier national. La présence dans le sous-sol algérien de terres rares permet d’envisager facilement le développement d’une industrie des énergies renouvelables, de l’électronique et même de l’intelligence artificielle. Cette nouvelle loi, espèrent les spécialistes du domaine, aidera à une grande autonomie économique de l’Algérie.
Nadera Belkacemi