
Le secrétaire d’Etat auprès du MAE, chargé de la Communauté nationale à l’étranger : Retailleau, «prend entièrement la responsabilité de cette nouvelle situation»
Face à l’absence de réponse, l’Algérie avait décidé d’expulser les agents de l’ambassade de France dépendants du ministère français de l’Intérieur. Sofiane Chaib a déclaré que Bruno Retailleau, «prend entièrement la responsabilité de cette nouvelle situation, survenue dans un contexte délicat».
Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib, a affirmé hier sur les ondes de la radio nationale que «l’Algérie prend note de la décision française». Il a ajouté : «Nous n’avons pas encore tous les détails concernant les personnes concernées par cette décision que nous déplorons». Dans ce contexte, il a rappelé que l’Algérie avait clairement indiqué dans son communiqué du 14 avril que l’expulsion d’agents du ministère de l’Intérieur français était justifiée par la nature exceptionnelle de la crise créée par le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en rapport avec l’arrestation d’un agent consulaire algérien en France.
Sofiane Chaib a aussi souligné que l’Algérie avait affirmé dans son dernier communiqué qu’elle était prête à prendre de nouvelles mesures en réponse, en se basant sur le principe de réciprocité. Il a expliqué que la crise actuelle résultait directement de cette «machination» orchestrée par un ministre de l’Intérieur qui a réactivé une affaire datant de plus de huit mois, concernant un prétendu enlèvement d’une personne (Amir Boukhors, dit AmirDZ). Cette situation a malheureusement été exploitée pour compromettre les relations bilatérales et la dynamique positive souhaitée par les deux chefs d’État, M. Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.
La décision de déclarer persona non grata 12 agents travaillant à l’ambassade et aux consulats de France en Algérie a été qualifiée de «mesure souveraine et proportionnée» par le secrétaire d’État, en réponse à l’absence de réaction suite à l’appel pour la libération immédiate de l’agent consulaire algérien arrêté en France. Il a précisé que, face à l’absence de réponse, l’Algérie avait décidé d’expulser ces agents. Sofiane Chaib a également déclaré que le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, «prend entièrement la responsabilité de cette nouvelle situation, survenue dans un contexte délicat».
Pour le secrétaire d’État, cette affaire “fabriquée” vise à nuire aux relations bilatérales qui, selon lui, étaient en phase de réchauffement. Il a rappelé que l’entretien téléphonique du 31 mars dernier entre les deux présidents avait permis d’affirmer la volonté de renouer le dialogue et de donner un nouvel élan aux relations bilatérales, englobant l’ensemble des questions de coopération d’intérêt commun.
Sofiane Chaib a qualifié de «grotesque» l’argument qui a motivé l’arrestation de l’agent consulaire algérien, notant que toutes les mesures ayant conduit à cette arrestation avaient été prises sous l’influence des services du ministre français de l’Intérieur.
Il a ajouté que l’arrestation de l’agent consulaire algérien constituait une violation des immunités et privilèges garantis par les textes et conventions internationales, ainsi que des usages entre États en la matière. Réaffirmant la «ferme volonté» de l’Algérie de défendre cet agent, il a indiqué que les autorités algériennes avaient fait appel à des avocats pour assurer sa défense.
Yahia Bourit