Comptant 42% de la population du globe, les Brics ont en commun leur revendication d’un équilibre politique et économique mondial plus inclusif, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis et de l’Union européenne.
Le sommet des Brics s’est ouvert, hier, dans l’après midi, dans la ville sud Africaine de Johannesburg. Au programme de cette rencontre, prélude au changement géopolitique de la planète, l’on notera l’élargissement à de nouveaux membres du bloc de pays émergents.
En visite officielle à Pretoria avant l’ouverture du sommet dans l’après-midi, le président chinois a salué un «nouveau point de départ historique» pour les relations entre la Chine et l’Afrique du Sud, puissance influente sur un continent devenu un fort enjeu diplomatique. M. Ramaphosa a affirmé accueillir Pékin en «véritable ami», rappelant que la Chine est le premier partenaire commercial de Pretoria. «Nous sommes unis dans notre objectif commun et notre quête d’un monde meilleur et plus égalitaire», a-t-il poursuivi. Le décor est ainsi planté.
Le 15e sommet des Brics intervient dans la foulée d’un événement majeur, la guerre en Ukraine, qui a montré la fragilité, voire l’isolement d’un occident incapable de mobiliser les pays africains, sud américains et asiatiques autour d’une batterie de sanctions économiques contre la Russie. L’ensemble des 67 pays invités au Sommet des Brics n’ont pas suivi l’occident dans son offensive anti-russe. Mieux encore, ils soutiennent le principe de dédollarisation de l’économie mondiale après le gel des avoirs russes par les Etats Unis et l’Union européenne.
Produisant un quart de la richesse mondiale et comptant 42% de la population du globe, les Brics ont en commun leur revendication d’un équilibre politique et économique mondial plus inclusif, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis et de l’Union européenne. Le groupe cherche à étendre son influence et réfléchit à s’élargir. Une quarantaine de nations ont demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt pour rejoindre le groupe. L’Afrique du Sud a planché cette année sur une liste de «directives» pour l’entrée de nouveaux membres, a indiqué la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor.
Pour l’Algérie, les chances sont grandes de voir sa demande d’adhésion satisfaite, même si pour ce faire, il va falloir intensifier les réformes économiques en cours. L’attractivité de l’Algérie n’est pas à démontrer, notamment sur ses indices économiques et financiers, ainsi que sur sa position géostratégique. De faite, le stand algérien organisé par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations en Afrique du Sud, dans le cadre du Sommet des Brics, a connu, hier, une affluence remarquable des visiteurs. L’organisation du stand algérien a été confiée à la société «Tasdir», une filiale de la Société algérienne des foires et exportations (Safex), précise la même source, relevant que cet espace regroupe les représentants de plusieurs institutions, à savoir l’Agence algérienne de promotion du commerce extérieur «ALGEX», l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), et l’accélérateur public de startup «Algeria venture». L’exposition des Brics organisée dans le cadre du Sommet de ce groupe (22-24 août 2023) se veut un espace permettant aux entreprises des Etats membres (Russie, Chine, Inde, Brésil et Afrique du Sud), et des pays invités, notamment africains, de présenter leurs produits et services.
L’Algérie apportera son poids économique et géopolitique à cet ensemble stratégique appelé à équilibrer les échanges internationaux et favoriser le multilatéralisme dans les décisions internationales. Pour l’heure, les chiffres révèlent que les Brics pèsent 23% du PIB mondial et représentent 42% de la population du globe mais le groupe est hétérogène : les cinq pays, répartis sur quatre continents, sont dotés d’économie à la croissance inégale.
Pretoria, qui a planché sur les conditions d’entrée qui devraient être observées, devrait soumettre une proposition aux pays membres lors du sommet. L’arrivée de nouveaux entrants pourrait modifier les équilibres géopolitiques du bloc, selon les observateurs. Les Brics ont en commun leur revendication d’un équilibre économique et politique mondial multipolaire, notamment au regard de l’influence des Etats-Unis et de l’Union européenne.
Yahia Bourit