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Production du lait frais:
Le soutien de l’Etat dépasse les 18 milliards de DA par an

Pour réduire la dépendance à l’importation de la poudre de lait, une importante somme est allouée annuellement par les autorités en vue d’encourager la production locale de ce produit de large consommation.

En vue de développer davantage la filière du lait frais et réduire l’importation de la poudre de ce produit, une enveloppe financière est allouée chaque année par les pouvoirs publics. Il s’agit de plus de 18 milliards de dinars que l’Etat dépense en guise de soutien à la production locale du lait frais. Cette somme est versée sous forme de subvention aux membres du circuit de la filière à commencer par les éleveurs de vaches laitières.
C’est ce qu’a annoncé jeudi dernier le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Mohamed Abdelhafid Henni lors d’une plénière du Conseil de la Nation consacrée aux questions orales, présidée par Salah Goudjil, président du Conseil. Il a indiqué que le montant qui dépasse les 18 milliards de DA comprend principalement les subventions destinées aux éleveurs de vaches laitières (12 DA par litre), les collecteurs de lait (5 DA par litre) et les laiteries (4 DA par litre).
Cette somme concerne aussi, ajoute le ministre, une série d’incitations au profit des éleveurs de vaches laitières, dont une subvention de 60.000 DA pour chaque nouvelle naissance de vaches laitières, tout en assurant une couverture vétérinaire et une vaccination gratuite contre la fièvre aphteuse.
Outre le volet des subventions, le ministre évoque également d’autres mesures au profit de la filière lait. Il a ainsi précisé que le secteur agricole œuvre également au renforcement des investissements dans la filière lait en octroyant le foncier agricole et en développant la production locale de fourrages destinés à l’alimentation du bétail et à l’élevage de vaches. M. Henni a affirmé que ces incitations s’inscrivent dans le cadre de la stratégie du secteur visant à promouvoir cette filière «stratégique», et comprennent plusieurs mesures, dont l’importation de vaches laitières pour encourager la production locale de lait frais et la réduction de la facture d’importation de la poudre de lait.
Le ministre a par ailleurs rappelé les efforts des autorités pour garantir la disponibilité du lait sur le marché à travers l’importation de la poudre de lait. Il a indiqué dans ce cadre que le secteur public importe, à lui seul, une quantité estimée à 180 000 tonnes par an de poudre de lait, destinée à la production de lait en sachet, vendu à un prix réglementé (25 dinars), tandis que le secteur privé importe une quantité estimée à 200 000 tonnes, destinée à la production de lait en carton, vendu à prix libre et de divers produits laitiers (fromage, yaourt …etc).
Soulignant que la facture de ces importations s’élève à plus de 800 millions USD annuellement, M. Henni a fait savoir que son département ministériel œuvrait à la création d’une carte pour la distribution du lait en sachet subventionné afin de réduire les distances et d’assurer la livraison de cette substance à tout un chacun. Le ministre a affirmé aussi que la possibilité d’intégrer le plus grand nombre de laiteries dans ce plan, en fonction des quantités disponibles de matière première est une démarche que le secteur examine.
Outre le lait, le volet lié aux céréales notamment le blé a été évoqué par le ministre. Il a indiqué à propos de l’approvisionnement des minoteries en blé, qu’il s’emploierait à présenter au gouvernement de nouvelles propositions qui permettraient de parvenir à une répartition «équitable» de ces céréales aux différents opérateurs. «Nous allons œuvrer à trouver un juste équilibre pour les minoteries», a-t-il dit.
M. Henni a rappelé la suspension, par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), de l’approvisionnement des nouvelles minoteries et celles dont les capacités ont été augmentées suite à une décision des pouvoirs publics en application de la décision du conseil ministériel tenu en novembre 2015. Il a souligné que dans l’objectif d’examiner cette problématique, une commission paritaire a été mise en place au niveau du ministère de l’Industrie pour étudier les dossiers en suspens et prendre en charge les projets non encore lancés, estimés à plus de 100 nouvelles minoteries au niveau national. «L’Algérie avait procédé avant la flambée récente des prix des céréales sur le marché international, à l’importation de grandes quantités lui permettant de couvrir les besoins nationaux en 2022», a indiqué enfin le ministre.
Samir Hamiche

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