Le variant Delta demeure le mutant du coronavirus qui domine les contaminations en Algérie même si la présence du très contagieux Omicron est officiellement confirmée par l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) avec 14 cas détectés jusque-là.
La tendance haussière enregistrée ces dernières semaines en termes de contaminations est le résultat de la propagation du variant Delta. C’est ce qu’a affirmé, hier, le Directeur général de l’IPA, Fawzi Derrar, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
«Actuellement en Algérie, 80% des contaminations sont dues au variant Delta alors qu’Omicron ne représente que 10% des cas», a-t-il fait savoir. Le Dr Derrar a averti que le premier danger reste toujours le Delta, qui est mortel, en dépit de «l’apparition des premiers cas de l’Omicron en Algérie, variant excessivement contagieux».
En ce qui concerne sa détection, l’Omicron nécessite une opération de séquençage qui n’est pas assurée par les autres laboratoires à part l’Institut Pasteur. «Seul le laboratoire de l’Institut Pasteur d’Alger peut effectuer le séquençage pour identifier le type de variant», a-t-il indiqué. À la question sur la généralisation de l’opération de séquençage en dehors de l’IPA, il a affirmé que «pour le moment, il est très aventureux de parler d’un séquençage partout. Les activités de séquençage ne sont pas simples, notamment en matière de méthodologie et d’expertise».
Il a indiqué que cette activité nécessite un investissement en termes de ressources humaines et cela demandera du temps surtout dans la formation du personnel dans le bio-informatique, une spécialité qui n’existe pas encore en Algérie.
Pour le Dr Derrar, la priorité actuellement est de généraliser le diagnostic par les tests PCR. «C’est pour cela que j’estime que ce n’est pas le moment de penser à généraliser le séquençage. Pas pour tout de suite (…) Pour moi, il faudrait d’abord avoir un tissu de PCR, qui est très important pour qu’on puisse capter les cas. Cela ne peut se faire que grâce un maillage de PCR qui va nous permettre d’avoir une surveillance très étroite», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Il faudra, donc, à l’heure actuelle que les laboratoires de PCR soient renforcés afin de toucher le maximum de gens».
Le Dr Derrar a souligné dans ce cadre que l’IPA peut assurer un accompagnement pour les laboratoires qui disposent des équipements de séquençage en vue de se lancer dans cette activité.
«L’institut pasteur, qui dispose de la ressource humaine nécessaire, peut déjà accompagner les laboratoires qui ont de séquenceurs pour faire cette activité-là», a-t-il précisé.
Il a déclaré sur le chaîne III que «Si on donne de la valeur et qu’on récupère les laboratoires qui font du séquençage, je pense qu’on sera dans les normes».
S’agissant de la lutte contre le coronavirus et ses variants, le même responsable insiste sur la vaccination qui peut être renforcée par l’obligation du pass vaccinal. Il a appelé à élargir ce dernier pour faire au Delta et à Omicron.
«Il n’y a pas d’autres solutions. Ça va tellement très vite pour l’Omicron, on va le voir. Le vaccin reste le meilleur moyen pour se prémunir contre le virus. La vaccination demeure bénéfique quel que soit le scénario, parce que l’immunité résiduelle qui persiste après une vaccination peut protéger contre les formes graves», a-t-il déclaré.
Samir Hamiche
