EDITO

L’économie du savoir : un axe incontournable

Dans un monde où la connaissance devient le principal levier de compétitivité, l’Algérie est confrontée au choix stratégique d’investir massivement dans l’économie du savoir pour transformer ses ressources naturelles en richesse durable fondée sur l’innovation, l’éducation et la création d’entreprises à forte valeur ajoutée. L’Etat est tenu, pour se faire, de développer une vision qui redessine le rôle du public et du privé, réoriente les filières d’excellence et crée un écosystème capable de générer des emplois de qualité pour les jeunes générations tout en attirant les compétences internationales.
La pertinence de l’économie du savoir pour l’Algérie lui ouvre l’opportunité de moderniser l’appareil productif et réduire la dépendance aux hydrocarbures. En misant sur l’informatique, les mathématiques appliquées, l’intelligence artificielle et la cybersécurité, le pays peut créer des secteurs à forte intensité de connaissances. L’aboutissement d’une pareille démarche est la maîtrise des logiciels, le développement de la fintech, l’émergence de l’agriculture technologique et les énergies renouvelables intelligentes.
Il faut reconnaître aux pouvoirs publics une volonté d’aller dans ce sens au regard des initiatives stratégiques qu’ils prennent et de l’effort financier consenti pour faire émerger un écosystème favorable à l’économie du savoir. Cette politique a permis à l’Algérie de disposer déjà d’un capital humain prometteur, d’un cadre politique qui peut transformer ce capital en capital économique et, en cela, des choix audacieux sont adoptés. Cette perspective aujourd’hui à portée de main est l’existence des Écoles nationales supérieures de Mathématique, d’Intelligence artificielle et de Cybersécurité, dont les étudiants se distinguent déjà à l’international. Ces institutions, véritables épicentres de la haute formation, sont associées à des programmes de recherche appliquée, des incubateurs et des passerelles avec l’industrie. Nous en sommes encore aux premières tentatives, aux coups d’essai, mais l’on est quasi certain que ces Écoles peuvent devenir des modules centraux d’un système national où les talents locaux s’épanouissent et où les talents internationaux sont encouragés à collaborer.
Après, il est nécessaire que l’investissement dans l’économie du savoir soit un acte stratégique, dont il ne faut pas dévier. En cela, le rôle du secteur public est d’être non pas seul moteur mais garant et accélérateur. Financer, coordonner, mesurer les résultats et corriger les failles, tout en libérant l’initiative privée et l’esprit d’entreprise. En somme, l’Algérie peut faire de l’économie du savoir une interface entre ses ressources et son futur, une passerelle entre universités, industries et Start-ups.

Paar Nabil.G

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