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L’économiste Houari Tigharsi : «Il faut accélérer la numérisation du secteur économique»

L’économiste Houari Tigharsi a salué hier les mesures prises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la réunion du Conseil des ministres de dimanche dernier.

Intervenant sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale, l’économiste a affirmé que « les projets en cours sont réalisés à un rythme lent, ce qui a poussé les autorités publiques à allouer un budget conséquent dépassant les 127 milliards de dollars pour l’année 2025, afin de renforcer et d’améliorer les infrastructures et de stimuler la croissance économique dans les secteurs de production.
Il a également souligné que la numérisation est un outil essentiel pour lutter contre la corruption, garantir la transparence dans la gestion économique, accélérer les procédures et faciliter l’accès à l’information.
« C’est un budget conséquent qui peut dynamiser les projets en cours, résoudre des problèmes et activer un véritable partenariat entre le secteur public et le secteur privé, alors que la contribution de ce dernier représente environ 85 % des entreprises économiques », a-t-il soutenu.
Il a souligné, par ailleurs, « l’existence d’obstacles empêchant la concrétisation des programmes d’investissement enregistrés auprès de l’Agence algérienne de l’investissement, estimés à 12 000 projets, en raison de la bureaucratie et des problèmes liés au foncier industriel ».
« L’intervention du président de la République est très importante et les décisions annoncées visent à donner une dynamique plus forte pour accélérer le rythme de réalisation. Cela inclut, par exemple, l’élaboration d’une vision nationale concernant la sécurité alimentaire. Toutefois, ces démarches doivent être traitées à travers un système d’accélération de la numérisation du secteur économique, afin de garantir la transparence », a-t-il ajouté.
M. Tigharsi a salué aussi la décision du président Tebboune de faire fonctionner les ports 24 heures sur 24 pour améliorer la performance, remédier aux insuffisances dans le secteur du transport maritime et réduire les coûts de retard supportés par les importateurs, considérant cette initiative comme une étape majeure nécessitant une mise en œuvre concrète sur le terrain.
« L’Algérie dispose d’infrastructures portuaires importantes, qui sont une véritable fierté nationale. Le Président de la République accorde une grande importance au secteur des transports et les mesures annoncées s’inscrivent dans un contexte de plaintes croissantes concernant les ports, la plupart liées à un manque de ressources humaines et de moyens pour le chargement, entre autres », a affirmé l’expert.
Et d’ajouter : « Ce sont les citoyens qui supportent le coût de ces insuffisances et obstacles. Il est donc impératif d’améliorer la performance et la gestion de ce système à moindre coût lors de la prochaine phase, en s’inspirant des pratiques internationales. Cela passe par la réduction de la durée d’amarrage des navires dans les ports, qui restent parfois en mer plus d’un mois avant de décharger leur cargaison, entraînant des coûts quotidiens supportés par les importateurs, les opérateurs économiques et les autorités publiques. Il est également nécessaire que les autorités locales, qu’il s’agisse des présidents des communes ou des walis des régions concernées, fassent preuve de rigueur pour lever ces obstacles. »
Dans un autre volet, M. Tigharsi a accueilli favorablement le projet de régulation des activités minières, affirmant que l’Algérie dispose d’énormes potentialités dans le domaine des ressources minières. Il a souligné qu’il est temps d’élaborer une vision économique rationnelle et pragmatique pour exploiter ces ressources, tout en préservant les intérêts des générations futures, avec des coûts minimisés et une rentabilité accrue.
Il a comparé « cette approche à la loi sur les hydrocarbures, dont l’Algérie commence déjà à récolter les fruits, car elle a permis à Sonatrach d’attirer des investissements et des partenariats solides dans le secteur des hydrocarbures, favorisant ainsi le transfert de technologies dans les domaines de la prospection, de l’exploration et de l’exploitation ».
Il a soutenu dans ce sillage que « le principal défi pour la prochaine phase, lors de la rédaction finale de la loi et de son adoption, sera d’attirer des investisseurs dans ce domaine dans le cadre de partenariats gagnant-gagnant avec des entreprises mondiales de premier plan. Cela devra garantir le transfert de technologies vers l’Algérie, en adéquation avec la diversité des ressources du secteur minier, telles que l’uranium, le zinc, l’argent, le fer, le manganèse, l’aluminium, le phosphate, et bien d’autres. »
L’économiste a précisé qu’en dépit des projets annoncés dans ce secteur, le nombre d’investisseurs n’a pas dépassé 1400, et que l’industrie minière ne représente qu’1 % du produit national brut, alors qu’elle atteint 30 % dans un pays comme l’Afrique du Sud.
« Le principal enjeu pour l’avenir, lors de l’adoption finale de la loi minière, sera de savoir comment attirer des investisseurs dans ce domaine à travers des partenariats gagnant-gagnant avec des entreprises internationales leaders, qui assureront le transfert de technologies vers l’Algérie », a-t-il conclu.
Mohand S

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