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Les Algériens ont voté hier : la sensation du devoir accompli

Au fur et à mesure que les heures s’égrenaient, jusqu’à l’heure de fermeture des bureaux de vote, les électeurs gonflaient la liste des votants et, parmi eux, il eut qui ont rejoint les réseaux sociaux pour lancer le même appel au vote.

L’opération de vote a été tout à fait «normale», répond un agent représentant de l’un des trois candidats dans un centre de vote situé en proche banlieue de la capitale. Par «normal», le surveillant entend le comportement des agents assigné à la gestion de l’opération dans le centre où il a été affecté. Cette réponse témoigne, si besoin, du climat serein et bon enfant qui a caractérisé l’ensemble des bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national. Il y a lieu de relever, à ce propos qu’aucun incident, si petit soit-il, n’a été signalé à l’Anie sur les 58 wilayas. Les électeurs croisés dans ce centre de vote et ailleurs, notamment un groupe d’attablés à la terrasse d’un café près de la place Audin, sont unanimes à noter l’importance d’accomplir leur devoir électoral. Reconnaissables à l’encre bleue qui fait tache sur leur indexe gauche, les jeunes hommes ne cachent pas ce signe distinctif du «patriotisme», affirme l’un d’eux, étudiant de son état et en phase de lancer une start-up. «Je ne vote pas parce que j’ai bénéficié d’une aide de l’Etat pour réaliser mon projet, mais pour que cette aide puisse profiter à tous les jeunes étudiants», affirme notre interlocuteur, relevant la nécessité de pérenniser les acquis.
Des acquis à l’image de l’allocation chômage que son camarade assis à la même terrasse affirme lui avoir sauvegarder sa dignité. Diplômé d’un institut de marketing, le jeune chômeur estime vivre sa situation avec moins de stress. «C’est la preuve que l’Etat prend en considération la situation de la jeunesse. Je comprend qu’il faille du temps pour régler les problèmes. Et en votant, je donne mon accord», note-t-il. Il va de soi que ce genre de groupe de jeunes éveillé à la chose politique ne court pas les rues, mais il est entendu que la conscience de la nécessité de s’impliquer en tant que citoyen dans l’édification du pays est de plus en plus forte au sein de cette catégorie de la société. Aussi, les appels au vote massif a-t-il un sens concret lors de la campagne électorale et, hier, à l’accomplissement de l’acte électoral par les responsables politiques, traduit le même sentiment que se partagent de plus en plus de citoyens.
Au fur et à mesure que les heures s’égrenaient, jusqu’à l’heure de fermeture des bureaux de vote, les électeurs gonflaient la liste des votants et, parmi eux, il eut qui ont rejoint les réseaux sociaux pour lancer le même appel au vote. Des Live ont été initiés par des tiktokeurs, avec pour seule thématique, l’élection présidentielle. D’intéressants débats animés montrent un réel souci d’élever le niveau de conscience des Algériens sur l’importance de l’acte électoral pour consolider les acquis, mais aussi pour répondre à ceux qui, de l’étranger, travaillent à diviser les Algériens.
Il convient de constater au vu des taux de participation révélés par l’ANIE à 10h, 13 h et 17 h que des millions d’électeurs ne sont pas tombés dans le « piège » des semeurs de haine et de désespoir. Ces derniers doivent également savoir que l’attitude désintéressée d’une partie des citoyens ne signifie en rien une quelconque victoire des officines étrangères anti-Algérie. Les abstentionnistes défendront aussi leur pays face aux agressions, même s’ils se disent pas encore convaincus qu’un simple vote puisse renforcer leur pays. Bref, les Algériens qui ont choisi de rester chez eux ont agi comme si tout ce beau monde n’existait pas. C’est peut être une erreur, mais pas du tout un renoncement.
Enfin, cette matinée que beaucoup d’ « observateurs » appréhendaient a donc tenu toutes ses promesses, en ce sens qu’elle a montré un peuple civilisé, libre et pleinement engagé à respecter l’avis de chacun, à la seule condition qu’il ne nuise pas à l’intérêt du pays. L’absence de tout incident lors de l’opération de vote et l’affluence constatée dans beaucoup de centres de vote, dans le centre, l’ouest, le nord et le sud du pays, auront été la preuve de l’échec patent d’une frange politique que l’Algérien ne lui reconnaît aucune l’égalité.
Nadera Belkacemi

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