Oran Aujourd'hui

Les chantiers de logements inachevés et à l’arrêt

Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Moha-med Tarek Belaribi, a affirmé la semaine dernière à SoukAhras, que tous les projets de logement à l’arrêt seront relan-cés. «Il ne restera aucun projet de logement à l’arrêt d’ici la findu mois de mai « a déclaré le responsable, avec une certitu-de et une conviction peu compatibles avec la réalité d’unterrain jonché de contraintes et de paradoxes inextricables.Surtout à Oran, où la calamité des retards dans l’achèvementet la livraison des projets est installée en fatalité depuis desannées. Le ministre a fait savoir qu’à travers le territoire natio-nal il a été recensé pas moins de 100.000 logements de typepublic locatif, inachevés et dont les chantiers sont à l’arrêtpour diverses raisons techniques ou administratives. Sansentrer dans les détails, le premier responsable du secteur asimplement indiqué que des «réunions marathoniennes sonttenues au niveau du ministère pour fixer un calendrier derelance de ces projets». Mais ce n’est pas la première fois, nipeut-être la dernière, qu’un Ministre de la République avanceune date de règlement d’un dossier et d’une problématiqueliée aux retards de livraison et aux projets à l’arrêt. Les mau-vaises langues locales n’ont pas manqué de souligner quesur les 100 000 logements à l’arrêt au niveau national, prèsde 8 000 logements, tous types confondus concernent lesprogrammes de la Wilaya d’Oran qui bat ainsi un autre re-cord national en matière de gestion aléatoire et de non maî-trise des projets. On peut évidemment trouver et citer bonnombre d’ arguments pour justifier ces chantiers à l’arrêt de-puis parfois une bonne dizaine d’années. Le déficit local enentreprises de réalisation sérieuses et compétentes, la lour-deur de la bureaucratie en charge des opérations de contrôleet de paiement des tranches de travaux réalisés, le laxismecontagieux de certains fonctionnaires installés dans les roua-ges de la gestion administrative et financière des projets, etparfois même la très faible attention accordée à certainesétudes de projets bâclées, des «copier-coller» qui font l’im-passe sur la nature et la configuration du site, et les condi-tions d’implantation et de raccordement du projet aux diffé-rents réseaux. Il est par ailleurs bien curieux d’entendre en-core, en 2021, un Ministre de la République sermonner lesresponsables locaux concernés en leur demandant de doterles projets d’habitat de toutes les commodités nécessaires,dont l’électricité, le gaz, l’eau et l’assainissement et les struc-tures scolaires et sanitaires de proximité. Comment croire àla modernisation et au progrès quand les normes élémentai-res d’un projet de construction d’une cité de logements nesont presque jamais respectées..
Par S.Benali

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