Les dossiers importants liés au développement et à la gestion du cadre urbain
On a appris jeudi dernier la suspension de leurs fonctions des deux directeurs et délégués des secteurs urbains El Menzah et El Khaldia. Une décision prise par l’autorité locale suite aux résultats d’une inspection administrative menée par une commission de wilaya. Selon des sources citées par la presse locale, la commission d’inspection a constaté de graves lacunes et anomalies dans le traitement des dossiers de cartes grises.
Depuis quelque temps, bon nombre de citoyens se plaignent des lenteurs inexpliquées enregistrées notamment en matière de délivrance des cartes d’immatriculation aux propriétaires de véhicules de moins de trois ans. Une procédure pourtant bien encadrée par une circulaire du wali, en vigueur depuis plus de deux mois et ordonnant la délivrance rapide des cartes grises aux citoyens concernés propriétaires. Les secteurs urbains ont été pour cela dotés d’un nouvel équipement informatique permettant le traitement rapide des dossiers.
Mais il se trouve que dans certains secteurs urbains ce matériel est resté dans les cartons et n’a même pas encore été déballé. Ce qui aurait sans doute motivé la décision immédiate de suspension de la directrice et du délégué du secteur El Menzah ainsi que leurs collègues du secteur El Khaldia. D’autres sources affirment que plusieurs autres cadres de l’APC d’Oran, directeurs et délégués de secteurs urbains, seraient concernés par des décisions de suspension pour les mêmes motifs et recevront en cours de semaine des notifications. Commentant cette actualité sur les réseaux sociaux, bon nombre de citoyens approuvent et applaudissent cette décision du wali d’Oran visant à «renforcer la confiance entre les citoyens et l’administration locale».
Mais les «mauvaises langues locales» ne s’empêchent pas de leur côté de critiquer parfois abusivement ce qu’ils qualifient «d’agitation” sur un thème accessoire au détriment de dossiers plus importants liés au développement et à la gestion du cadre urbain à Oran. Selon un observateur avisé du fonctionnement de l’administration communale APC d’Oran, la plus grande en termes de population, n’a toujours pas les moyens et la compétence requise pour aborder dans la rigueur et l’efficacité toutes les missions relevant de ses attributions. De l’hygiène publique au ramassage des ordures ménagères en passant par l’entretien des espaces verts, la maintenance des trottoirs et des chaussées, les moustiques et animaux errants, le squat des espaces publics par le commerce informel, ou les prestations administratives diverses, la grande majorité des domaines d’activités au service de la collectivité restent encore soumises aux critiques et dénonciations diverses et variées.
Les mêmes observateurs soulignent à juste titre que depuis quelques temps, les autorités locales ont été contraints d’installer au sein même de leur cabinet une cellule spécialisée dans le lancement et le suivi d’opérations de nettoiement, d’entretien, d’embellissement et d’éradication de points noirs sur le territoire communal. «Le wali, représentant de l’Etat sur le territoire de la Wilaya, se substitue très souvent au Maire qui ne semble même plus connu par les habitants…», affirme un fonctionnaire retraité choqué par un inversement des rôles et des valeurs devant construire le mode de gestion des affaires locales.
Par S.Benali