Les fines frontières entre réelle solidarité et quête du «Khlat»
La récente tournée du wali, en lutte contre l’occupation illicite de l’espace public par le commerce informel, a provoqué sur les réseaux sociaux une vague de commentaires dénonçant les propos du responsable local qui demandait à un vendeur de casse-croûtes d’enlever son matériel et de quitter les lieux. Des polémiques et des critiques plutôt abusives qui visiblement s’inscrivent surtout dans une volonté de manipuler l’opinion et de discréditer l’action du représentant de l’Etat à la wilaya d’Oran qui ne faisait que rappeler à l’ordre des marchands squattent les trottoirs et la chaussée dans une anarchie indigne du rang et du statut de la belle capitale oranaise. «Nul n’est au dessus des lois..» a fait remarquer à juste titre un commentateur parmi d’autres qui estimaient que le «pauvre et brave citoyen réprimandé et chassé de cet espace urbain clochardisé méritait plus d’égard et plus d’attention de la part du responsable local ». Il se trouve malheureusement que bon nombre d’intervenants, se sont appuyés sur le gargotier-chômeur, allant pour certains jusqu’à lui proposer la location d’un local commercial où il pourrait exercer légalement. Un élan de solidarité qu’il faut applaudir et saluer, s’il ne repose pas sur une certaine envie de «déstabiliser» et de «dénigrer» le wali d’Oran qui n’a jamais mâché ses mots envers tous ceux qui piétinent la Loi et les règlements quel que soit leur rang et leur statut social. Il y a quelques jours, le même wali avait engagé une vaste opération d’assainissement des chantiers, installés sans respect des normes urbaines, par des promoteurs et riches opérateurs connus sur la scène oranaise. Lors de réunions de travail avec les gestionnaires locaux, le premier responsable a souvent laissé éclater sa colère contre certains acteurs pris en flagrant délit de laxisme ou d’incompétence dans l’exercice de leurs fonctions. « Pourquoi, s’agissant d’un modeste citoyen démuni, fallait-il user d’un brin de tolérance ou de populisme sachant bien que la Loi est au-dessus de tous », diront certains. Bon nombre d’observateurs de l’actualité locale notent il est vrai que la démarche et le style de communication orale et comportementale de bon nombre de responsables, à tous les niveaux, mériteraient d’être améliorés et corrigés. Mais en la matière, il demeure surtout évident qu’à Oran, peut-être un peu plus qu’ailleurs, les adeptes du «Khlat», des agitateurs connus sur la scène locale pour leur aptitude à créer le doute et les rumeurs ne ratent aucune occasion visant à attiser les zizanies et la confusion. Mais il reste dans tout cela que les responsables se doivent de revoir leur manière de communiquer, qui il fait bien le reconnaitre, manque souvent de tact et pourrait avoir un effet totalement improductif et parfois même soulever des colères réelles ou surfaites.
Par Benali Siyoucef