Oran Aujourd'hui

L’Omerta sur le squat des biens de l’Etat

A Oran, bien plus qu’ailleurs, l’occupation sauvage et illicite du domaine public et même de certains biens immobiliers de l’Etat, semble s’installer en «phénoméne social» courant et banal apparemment difficile à juguler et à contrôler par les pouvoirs publics concernés. Un phénomène aux contours divers et variés qui reste favorisé par une ambiance de laxisme et l’impunité envers les contrevenants, occupants et squatteurs de bâtisses déclarés en ruine et évacués, de vides sanitaires, de caves d’immeubles, de cages d’escaliers et même de terrasses d’immeubles au centre ville et dans certains quartiers comme les HLM où des constructions en dur ont été érigées, fragilisant la structure des immeubles. On sait, depuis des décennies, que la capitale oranaise a toujours constitué une grande zone attractive pour des milliers, voire des millions de familles rurales vivant dans des conditions difficiles, souvent privées de l’accès aux soins, à l’éducation, et au confort élémentaire de l’eau potable dans un robinet, du gaz et de l’électricité. Les flux de déplacement de population vers la grande ville se sont amplifiés, encouragés par une faune de prédateurs-profiteurs installés en réseaux mafieux contrôlant la vente illicite de baraques ou de lopins de terre appartenant à l’Etat. Parfois, avant même le relogement des familles devant être évacuées d’une bâtisse déclarée à risque d’effondrement, les appartements font l’objet de discrètes transactions avec des «courtiers» aux aguets de la moindre opportunité d’enrichissement. Des courtiers que l’on dit de mèche avec certains énergumènes installés dans les rouages de l’administration communale en charge de gérer et d’entretenir le patrimoine foncier et immobilier. On sait qu’à Oran même des écoles et classes scolaires devant être restaurées ont été occupées par des vagues de squatteurs organisés. Des monuments historiques, dont le Palais du Bey et la mosquée du Pacha ont été squattés par des familles revendiquant un logement neuf. Des locaux, caves à vin et dépôts appartenant à l’APC sont de temps à autres occupés par des travailleurs communaux, d’anciens élus locaux et parfois même par des proches de responsables en poste voulant s’approprier une importante infrastructure appartenant à la commune. Beaucoup à Oran citent les cas d’un hôtel, d’une résidence de fonction, d’une piscine, et de plusieurs logements construits en principe pour les agents municipaux mais qui ont été détournés par quelques anciens barons aux commandes… Ainsi va Oran.
Par S.Benali

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