Les habitations précaires toujours en construction…
Dix jours après des démolitions il y’a une dizaine de jours de 20 habitations illicites en parpaings dont certaines en cours de construction ainsi que 19 fondations au lieu-dit Haï Benarba, ex-Rocher, par les services de la délégation communale de Haï Bouamama.
Jeudi dernier, une autre opération similaire de démolition de 8 habitations illicites et de 15 autres en cours de construction à El Hassi a été menée par les services communaux concernés. Et ce qui est à la fois surprenant et révoltant est le fait que ces habitations illicites non encore occupées étaient ouvertement proposées à la vente à travers des écrits «à vendre» badigeonnés sur les murs en parpaings.
On sait pourtant que depuis quelques temps les autorités locales ont redoublé d’efforts et de vigilance pour éradiquer le fléau des bidonvilles et de la vente illicite d’habitat précaire.
Un phénomène connu depuis bien longtemps mais qui semble ancré dans le tissu social à travers des pratiques et des comportements propres à des réseaux mafieux défiant les lois de la Loi de la République et l’autorité de l’Etat. Malgré un dispositif renforcé avec la multiplication des contrôles et le recours aux poursuites judiciaires à l’encontre des contrevenants, rien ne semble dissuader ces acteurs-prédateurs, qui profitent de la détresse de familles pauvres en quête de logement, pour vendre ou louer illégalement des constructions illicites, des baraques de bidonvilles ou même parfois des bouts de terrain délimités sur une parcelle foncière, agricole ou forestière du domaine de l’Etat.
Sur les réseaux sociaux, bon nombre de commentateurs évoquent ce phénomène et s’étonnent de la facilité avec laquelle opèrent ces bandes de prédateurs qui réussissent parfois en moins de quarante huit heures à construire plusieurs taudis en tôle et en parpaing sur le territoire communal. Difficile, estiment certains, de ne pas croire à des complicités locales permettant aux contrevenants de trouver un site d’implantation et de réaliser rapidement une opération de «construction-vente» d’un habitat précaire illicite. On sait que le wali d’Oran avait plusieurs fois ordonné aux Chefs de Daïra et aux maires de déposer des plaintes auprès du procureur de la République contre tout dépassement, squat illicite ou détournement de terrain appartenant à l’Etat.
Le wali d’Oran avait plusieurs fois souligné que ce phénomène délictueux qui porte atteinte à l’environnement et clochardise le paysage urbain, nécessite plus que jamais la mobilisation des maires et des élus locaux responsables de la bonne gestion du territoire communal. Mais malgré les opérations de démolition engagées à travers les APC, rien de radical et de durable ne semble se concrétiser pour éradiquer véritablement ce fléau devenu presque irréductible.
Jusqu’à quand se demandent les mauvaises langues oranaises qui montrent du doigt certains sites envahis à plusieurs reprises par les baraquements illicites, tel celui dit «Hayat Regency» ou un ancien Hôtel privé construit dans des conditions scandaleuses, reste encore abandonné et côtoie de nouvelles habitations précaires.
Par S.Benali