Un professionnel de la santé a lancé un cri d’alarme quant à la situation épidémiologique due à la pandémie du coronavirus. Il a indiqué que tous les indicateurs confirment que l’Algérie vit actuellement le début de la 3eme vague de la pandémie.
Le constat des plus inquiétants émane du virologue et spécialiste en médecine préventive à l’hôpital de Tipaza, le professeur Abderrazak Bouamra. Dans un entretien accordé à Radio Sétif, diffusé vendredi, le professionnel a déclaré que «tous les indicateurs scientifiques confirment que nous sommes au début de la troisième vague du coronavirus, et ce, à cause de la vaste propagation des souches britanniques en Algérie». Il a précisé à la même occasion qu’aucun cas du variant Delta indien n’a été enregistré dans le pays, indiquant que ce mutant est plus virulent que le britannique à hauteur de 65%. Le praticien a fait état d’une situation difficile au niveau de certains hôpitaux des grandes villes du pays à cause de la hausse des contaminations. Il a affirmé que les services de réanimation des hôpitaux d’Alger, de Blida, de Tipaza et d’autres grandes villes du pays se remplissent de cas qui arrivent à ces structures dans des situations compliquées. «Malheureusement, la 3eme vague poursuivra son ascension jusqu’à ce qu’elle atteigne son pic dans les prochains jours, mais nous disposons entre nos mains la possibilité pour réduire sa dangerosité», a déclaré le Pr Bouamra.
Le professionnel a insisté dans ce contexte à revenir dans l’immédiat à l’application des mesures de prévention et de protection et d’appliquer la distanciation physique. Il a appelé également les citoyens à adhérer en force à la campagne de vaccination d’autant que les vaccins ont démontré leur efficacité contre le virus.
Pour le Pr Bouamra, la vaccination permettra de réduire les hospitalisations dues à la Covid-19 à hauteur de 92%. «Nos vies sont entre nos mains. Nous prenons des mesures urgentes pour nous protéger et protéger les autres. C’est une opportunité précieuse et irremplaçable. «, a-t-il déclaré.
Pour sa part, le virologue Mohamed Melhague a affirmé que la situation est inquiétante due notamment à la pression constatée, à cause de la surcharge, au niveau des services Covid-19 au sein d’établissements hospitaliers du pays qui recevaient de plus en plus un nombre croissant de patients atteints du coronavirus. «La situation est inquiétante et nous commençons à entrer dans l’étape dangereuse dans la mesure où le nombre des contaminations dépassent les 400 cas confirmés», a-t-il averti, hier, dans une déclaration à la chaîne III de la Radio nationale. Le professionnel a affirmé que d’autres facteurs démontrent que la situation est inquiétante. Il s’agit de la hausse des personnes qui affluent par un grand nombre devant les structures de santé, a-t-il indiqué, précisant que «le virus est toujours parmi nous, notamment les variants». Pour remédier à cette situation, le praticien a appelé les citoyens à se diriger vers les centres de vaccination. De son côté, le Président du Syndicat national des praticiens de santé publique, Lyes Merabet, a indiqué dans une déclaration à la chaîne III que la prévention et la protection constituent un élément capital pour faire face à ce virus, nécessitant l’application de gestes simples telles que le port de masque et la distanciation sociale…Il a souligné, dans le même contexte, l’impératif «d’agir vite pour éviter des situations plus inquiétantes».
À signaler enfin que les spécialistes sont unanimes pour ce qui est du rôle de la vaccination dans la lutte contre la pandémie mondiale, une étape qui nécessite l’adhésion massives des citoyens.
Samir Hamiche