Vente-dédicace de l’essayiste Kafi Bouazza Mohamed:
«Les Lettres de Bousfer», un récit qui se veut intergénérationnel
Une vente-dédicace, suivie d’un débat, a été organisée jeudi dernier, à la maison de jeunes de Bousfer par Kafi Bouazza Mohamed, essayiste et directeur d’école à la retraite, en présence d’une assistance moyenne mais passionnée par l’œuvre de l’auteur intitulée « Les lettres de Bousfer».
Ecrit sous forme de nouvelles, le récit est un langoureux voyage dans et à travers le temps, où s’entremêlent, enfance et insouciance, nostalgie et spleen, l’histoire des hommes et des femmes valeureux de cette époque, ceux tombés au champ d’honneur ou encore vivants, la cueillette de la pêche, les vignes, la waâda de Sidi Bouameur, la fantasia, les soirées poétiques etc.
« L’odeur qui s’exhalait de la végétation que la rosée du matin avait imbibée, les épines qui éraflaient mes genoux ou transperçaient les semelles en caoutchouc de mes espadrilles, toutes ces sensations ranimaient en moi, la joie de vivre, l’amour que nous avions pour notre village Bousfer ». D’une plume ardente, baignée de nostalgie et d’affection, l’auteur évoquera la vie humble des habitants de son village qui s’échinaient durement à la besogne, de l’affectueuse « Dada Kamla », l’accoucheuse rurale qui leur parlait, bien avant l’heure, de l’indépendance de l’Algérie, « qui ne saurait tarder », leur disait-elle. C’était l’époque où les colons étaient propriétaires des vignes de la région. « Ils avaient leur église, nous avions notre mosquée », raconte l’auteur pour rajouter « on se surpassait pour épater notre instituteur ». Ce sont en fait une série d’anecdotes et d’événements qui ont caractérisé les périodes coloniale et post-coloniale que remet sous la lumière du jour l’auteur, qui ne manquera pas de citer la fameuse « Bataille des Dunes » ou « La Bataille de Laghred», qui eut lieu au mois d’octobre 1958, lors de laquelle 07 fidayines bousférois furent assassinés par l’armée française. Interrogé sur ses motivations, l’auteur dira qu’il s’agit d’abord d’un travail de mémoire. Selon lui, peu de citoyens aujourd’hui, surtout parmi la nouvelle génération, connaissent l’histoire de Bousfer et qu’à cet effet, il estime de son devoir de transmettre, en tant que témoin de cette période, ce pan de la mémoire collective de son village et de sa région.
Karim Bennacef