M.Naama a révélé que beaucoup d’autres projets sont en voie de maturation et «dont les contours seront définis lors de la prochaine période, à l’instar des transports aérien et maritime, des chemins de fer et autres».
Les relations algéro-qataries sont un «modèle de l’intégration interarabe». C’est en ces termes que l’ambassadeur du Qatar en Algérie, Abdulaziz Ali Al-Naama, a résumé le «partenariat stratégique prometteur», appelé à s’intensifier et qui connaît présentement une embellie après des «étapes charnières» franchies en 2022. M.Al-Naama a évoqué un large spectre de domaines où son pays et l’Algérie sont en parfait accord. Cela a permis un rapprochement exceptionnel entre Alger et Doha, jusqu’à s’imposer comme un exemple de coopération multiforme dans le monde arabe. Parmi les volets d’entente entre les deux pays, l’ambassadeur a cité la dimension économique et mis en exergue les investissements qataris en Algérie. «La réalisation de l’hôpital algéro-qatari-allemand, l’accès aux marchés de la production laitière, l’extension de l’activité de la société sidérurgique algéro-qatarie dans la zone industrielle de Bellara et autres activités», constituent autant d’exemples de partenariats réussis. Et cela ne représente que la partie déjà conclue. En effet, M.Naama a révélé que beaucoup d’autres projets sont en voie de maturation et «dont les contours seront définis lors de la prochaine période, à l’instar des transports aérien et maritime, des chemins de fer et autres», a-t-il assuré dans un long entretien accordé à l’Aps.
Le déploiement qatari a connu une concrétisation à travers la signature récente d’un accord d’investissement portant renforcement de la coopération et de l’investissement dans le développement et la gestion de 73 hôtels relevant du groupe Hôtellerie tourisme et thermalisme (HTT) à travers tout le territoire national. Un gigantesque chantier, avec à la clé, un transfert de savoir-faire dans un secteur où l’Algérie déplore quelques faiblesses. Et cet apport d’expertise appelle, a révélé l’ambassadeur, d’autres projets touristiques qataris, qui viendront compléter les projets commerciaux, alimentaires et industriels.
Outre cette volonté de nouer des relations économiques durables, l’Etat du Qatar, à travers son ambassadeur reconnaît le poids de l’Algérie au plan stratégique et salue son «rôle régional et arabe (…) ainsi que son histoire honorable dans la résolution de nombreux conflits régionaux ou arabes». Et M.Naama d’ajouter : «le monde arabe a besoin, avant tout, de la diplomatie algérienne qui repose sur des principes fermes».
Évoquant le Sommet arabe d’Alger qui s’est tenu, rappelons-le les 1 et 2 novembre derniers, l’ambassadeur a estimé que ce rendez-vous «a permis de relancer l’action arabe commune», soulignant que «l’histoire retiendra que ce sommet était décisif en la matière, notamment en termes de règlement des dossiers extrêmement complexes, principalement les différends entre les pays arabes, et de la création d’un bloc économique arabe, en sus du dossier de la réconciliation palestinienne, en mettant à nouveau la cause palestinienne en tête des priorités de l’action arabe et des agendas internationaux».
Le diplomate qatari a par ailleurs souligné que la participation de Son Altesse Cheikh Tamim Bin Hamad Al-Thani au sommet arabe «découle de son grand intérêt pour les causes de la nation», et que son appréciation de la Déclaration d’Alger «participe de son souci des intérêts arabes». Aussi, le Qatar «estime que toutes les crises au Moyen-Orient prendront fin avec la fin de la souffrance de nos frères en Palestine et avec la mise en œuvre des résultats de l’initiative arabe de 2012, fondée sur l’établissement de l’Etat palestinien sur les frontières de 1967, à même d’assurer aux Palestiniens une vie digne, sûre et stable», note l’ambassadeur. M. Naama n’a pas manqué de mettre en évidence «les démarches inlassables de l’Algérie qui a tenu à consolider la cohésion et la fraternité entre les différentes factions palestiniennes, à travers une conférence de réunification des rangs, en vue de concrétiser l’unité nationale palestinienne, ce qui est un succès qui s’ajoute à l’actif de la diplomatie algérienne».
Enfin, sensibles au soutien sans faille exprimé par le Président Tebboune à l’endroit du Qatar, lors de la campagne qu’avait essuyé ce pays à la veille de l’organisation de la Coupe du monde de football, les autorités de l’Émirat, affirment, par la voix de leur ambassadeur, les contributions du Président Tebboune à «la réussite de la Coupe du monde au Qatar 2022, à travers la participation de Son Excellence à la cérémonie d’ouverture et qui a conféré au championnat une dimension qui s’ajoute au niveau du rapprochement entre les deux pays». Cela témoigne «de l’intérêt et de l’importance qu’accorde son Altesse Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani à l’Algérie, direction et peuple et à son frère le Président Tebboune», conclut l’ambassadeur du Qatar à Alger.
Anissa Mesdouf