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Les nationalistes victorieux, les indépendants confirment et les islamistes en embuscade:
Les renseignements d’un scrutin

Il convient de nuancer la grande victoire des nationalistes, en ce sens que ce sont 36,58 % des électeurs inscrits qui ont participé au vote. Cela ne réduit pas de l’éclatante victoire du camp nationaliste, puisqu’il conserve toute sa vigueur.

Les chiffres finaux et donc officiels des élections locales du 27 novembre dernier ont consacré le retour en force des partis de la mouvance nationaliste, l’émergence de la société civile, à travers la percée des listes indépendantes. A cette première conclusion à laquelle ont été amenés les observateurs de la scène politique nationale, il convient de souligner l’absence d’hégémonisme au plan strictement partisan. En effet, la première formation politique arrivée en tête à ces élections, le FLN, a récolté 5.978 sièges, assez loin d’une majorité absolue qui aurait donné un pouvoir local d’une seule couleur partisane. D’ailleurs, le vieux parti ne contrôle que 124 Assemblées populaires communales, avec une majorité absolue des sièges. Nous sommes en effet très loin des 50 % des 1542 communes que compte le pays. Quelques autres chiffres traduisent l’ancrage national du FLN. Il faut savoir, en effet, que ces communes tombées sous son contrôle sont réparties sur 47 wilayas. Au niveau des APW, le même constat est valable, puisque le vieux parti a pris 471 sièges à travers 25 wilayas. Ces scores peuvent paraître modestes, mais n’en sont pas moins ceux de la première force politique du pays.
Le parti classé en seconde position dans l’échiquier politique local est une autre formation de la famille nationaliste. Avec ses 4.584 sièges gagnés dans 58 APC à travers 27 wilayas, le RND complète une bonne partie du puzzle partisan et confirme la domination de la mouvance nationaliste sur la scène politique. Arrivent ensuite les indépendants qui ont acquis 4.430 sièges dans 91 APC à travers 24 wilayas. Un score qui place la société civile dans la position idéale d’arbitre, dans un contexte largement acquis aux nationalistes, puisque les indépendants sont talonnés par le Front El Mostakbel qui a pu obtenir 3.262 sièges dans 34 APC à travers 18 wilayas.
L’addition des résultats des trois partis nationalistes de l’échiquier partisan donne un total de 13.824 sièges au niveau des Assemblées populaires communales.
Autant dire que cette famille politique est omniprésente dans le pouvoir local. Cela dit, il convient de nuancer cette grande victoire, en ce sens que ce sont 36,58 % des électeurs inscrits qui ont participé au vote. Cela ne réduit pas l’éclatante victoire du campa nationaliste, puisqu’il conserve toute sa vigueur. C’est d’ailleurs le seul courant politique qui parvient à mobiliser ses électeurs.
Ce qui n’est manifestement pas le cas des islamistes qui ont réalisé des scores pas très encourageant qui ont confirmé leur perte d’influence au sein de la société. Ainsi, El Bina et le MSP ont décroché le même nombre de siège à quelques unités de différence. Ainsi alors que le premier a gagné 1.884 sièges dans 17 APC, le second a remporté 1.820 sièges dans 10 APC. C’est une véritable descente de la famille islamiste qui n’a même pas réussi à maintenir les résultats obtenus aux dernières législatives, puisque les autres partis de la mouvances se sont carrément crashés. Dans la famille des démocrates, même si ses tendances nationalistes sont très affirmées, le FFS a glané 898 sièges dans 47 communes. On retiendra l’apport historique du FFS dans ces élections, du fait qu’il a mis fin au spectre de l’abstention dans une importante région du pays.
Retenons enfin que ces résultats demeurent provisoires en attendant l’examen d’éventuels recours dont les procédures sont détaillées dans l’article 185 de l’ordonnance 21-01 du 10 mars 2021 relative au régime électoral.
Nadera Belkacemi

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