La transformation qu’a connue dernièrement la ville d’Oran et coïncidant avec l’organisation de la 19ème édition des jeux méditerranéens, a provoqué un sentiment d’enchantement chez les visiteurs nationaux venus des quatre coins du pays qui confient, s’être désormais réconciliés avec la capitale de l’Ouest algérien, jusqu’à voir se dissiper le scepticisme à son égard.
Les nombreux témoignages des visiteurs occasionnels arrivés en nombre des wilayas limitrophes ou du reste du pays, soit pour un bref séjour ou pour assister aux événements sportifs, abondent dans le même sens pour dire leur ravissement de l’éclat retrouvé par la ville d’Oran et l’irrésistible charme qu’elle a provoqué en eux. Certaines familles, pour qui, quelques années auparavant, Oran était un choix de cœur pour leurs vacances ou séjours touristiques, avouent l’avoir longtemps boudée, avant d’avouer «se reconnaître » dans leur ville et l’aimer à sa juste valeur après être devenue ce qu’elle est aujourd’hui.
Une Cité flamboyante. Il est vrai que pendant un certain temps, et malgré toute sa splendeur passée, Oran était devenue une ville quelconque, rabougrie et flétrie, une cité sans confort, esthétiquement inhospitalière. Plus que charmés par Oran, ces visiteurs font aujourd’hui, preuve d’un contentement encore plus profond, jusqu’à afficher leur fierté d’appartenance à cette ville, ne serait-ce que l’espace d’un instant. Un sentiment inexplicable disent-ils, mais qui s’est joliment ancré dans leur cœur. Il est tout aussi vrai que l’accueil des Jeux ajoute à cette allégresse collective, mais même sans cela, laisse-t-on comprendre, Oran semble avoir retrouvé, comme par un tour de magie, sa bonhomie et sa douceur et surtout cette cordialité qu’avait évoquée si bien le célèbre penseur Ibn Khaldoun. Une cordialité dans laquelle se retrouvait tout habitant autochtone ou étranger qui séjourne dans cette ville deux fois millénaire. Le partage avec d’autres, d’une même réalité, de mêmes valeurs ou de mêmes objectifs, qui se construisent peu à peu, sont justement les ingrédients qui forgent ce sentiment d’appartenance et par delà, cette fierté de faire partie d’un groupe ou d’une communauté. La multi-dimensionnalité du sentiment d’appartenance ainsi que celle de l’intelligence territoriale, a également donné lieu à une littérature abondante, dont Oran en a d’ailleurs, fait l’objet. Si Oran est aujourd’hui dans le cœur, c’est que la ville le leur rend bien.
Karim Bennacef