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Squattée depuis des années par des activités informelles:
L’esplanade du 1er novembre d’Aïn El Turck évacuée par la police

La prestigieuse esplanade du 1er novembre 1954, sise en plein cœur de la municipalité d’Aïn El Turck, a retrouvé, un tant soit peu, jeudi, son originalité et ce, à la faveur d’une opération des forces de police.

Ces derniers ont, selon le constat établi sur place, procédé à l’évacuation de ce point de repère des véhicules de tourisme et de fourgons ainsi que des revendeurs à la sauvette, proposant à la vente au hucher, à même le sol, toutes sortes d’articles, qui ont sordidement ruiné le pittoresque de ce lieu. Ainsi débarrassée, cette esplanade, qui se trouvait dans un état affligeant depuis près d’une dizaine d’années, après avoir été insidieusement et lamentablement altérée par l’illicite et l’incivilité, a quelque peu renoué avec sa véritable vocation.
Le piteux tohu-bohu, d’une criarde ostentation sonore et puante, qui a caractérisé des années durant, l’essentiel de l’atmosphère sur cette esplanade, a été sans cesse décrié par les anciens habitants, qui ont vécu son magnificence d’autrefois, illustrée par des activités culturelles. Fort malheureusement cette esplanade, qui représente tout un pan de l’histoire contemporaine de la contrée d’Aïn El Turck, végète dans la désuétude la plus exécrable tout en incarnant fidèlement le piteux état des lieux des autres places essaimées à travers le chef-lieu de la daïra .Son affligeante descente aux enfers ne semble à priori pas tourmenté les consciences. Pis encore, elle a été carrément transformée en partie en marché aux puces où des revendeurs proposent à la criée différentes marchandises étalées à même le sol et en parking sauvage, géré par des individus à la mine revêche portant des gilets de couleur vert pistache. Toujours est- il que le piteux état de la principale place de cette municipalité, qui s’étend sous les fenêtres de l’Apc, s’identifie également à travers la détérioration des bancs publics qui la ceinture et la dégradation avancée de ce qui reste de son revêtement de pavées.
L’annonce de son aménagement plus de huit années auparavant a suscité éphémèrement le soulagement des riverains, qui ont rapidement déchanté en ne voyant rien venir. En effet, dans le cadre de l’amélioration urbaine, un projet d’aménagement devait en principe cibler cette esplanade en 2014. Il s’agissait d’un projet, qui a été inscrit sur le plan d’action quinquennal 2013/2017 et figurant parmi 18 opérations à réaliser en 2014. Un apport de 16 millions de dinars a été estimé pour la réalisation avec un délai de quatre mois de ce projet d’utilité publique. Notons que ce projet a été accordé à l’époque par la wilaya d’Oran suite à la proposition de la daïra d’Aïn El Turck.
Au niveau de cette esplanade au même titre que ses abords immédiats, l’informel s’est aisément adapté à la désolante déchéance, qui reflète l’image d’une sordidité urbaine, et a réussi à imposer, sans anicroche, sa présence et par ricochet sa mentalité, constituant ainsi un violent contraste avec la civilisation moderne. Et comme le ridicule ne tue point, des commerces proposant des flans de pois chiche et des grillades d’abats, puant la volaille comme dans une basse-cour et des cafés maures, d’où se dégage des relents nauséabonds, le tout préparé dans une cadre de travail essentiellement constitué d’une saleté innommable, ont foisonné allégrement tout autour de cette place pour faire désormais partie de ce lamentable décor.
Toujours est-il qu’à la faveur de l’insouciance et du dénuement intellectuel, les lieux en question, qui constituent, de par leur position géographique, la façade de la principale municipalité de cette contrée ont ainsi et hélas, perdu de leur superbe d’autrefois. L’extrême sordidité, qui caractérise avec commisération le cadre environnemental suscite un pincement au cœur chez ceux, qui ont vécu l’époque faste de leur parfait aura du balnéaire, Le piteux et le nauséabond, qui agresse la vue et l’odorat n’émeut plus personne. Un ridicule outrancier, qui s’adapte à l’incivilité et à l’absurde.
Rachid Boutlélis

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