Oran Aujourd'hui

L’impasse sur les défis de l’écologie et de l’environnement

Sous d’autres cieux, plus enclins à la préservation de l’environnement , la découverte de dizaines de flamants roses morts dans la zone humide du lac Télamine dans la commune de Gdyel aurait provoqué une tempête de colère et de dénonciation, relayée par les médias et les sphères associatives. Mais dans la wilaya d’Oran, le silence des cercles politiques, des élus municipaux, des membres de l’APN et du sénat, et même d’une bonne partie des élites sociales et intellectuelles, reflète bien un certain marasme collectif contagieux et envahissant.
On a appris en début de semaine que des membres de la conservation des forêts, de la direction de l’environnement, et de la brigade territoriale de la gendarmerie nationale, se sont rendus sur place pour enquêter et effectuer les tests et prélèvements nécessaires afin de déterminer l’origine et les cause précises de la mort de ces oiseaux migrateurs de passage sur cette zone humide.
Les responsables au niveau du comité de wilaya en charge des plans d’eau ont indiqué que tout sera entrepris, chacun selon sa compétence et son expertise, pour identifier les causes de cette tragédie écologique qui aurait selon eux suscité une grande inquiétude chez les autorités locales et les défenseurs de l’environnement. C’est une association locale pour «l’élevage et la protection des oiseaux et de l’environnement» dénommée «Chafie Allah» qui serait à l’origine de la triste découverte de plus de 60 flamants roses morts au niveau de la zone humide «Lac Télamine» située à 10 km à l’Est de la ville d’Oran.
Point de passage de centaines de milliers d’oiseaux migrateurs quittant l’Europe en hiver pour profiter des températures plus clémentes en Afrique du Nord, le Lac Télamine à Oran a déjà connu plusieurs menaces écologiques nécessitant, selon l’avis de spécialistes, la mise en oeuvre d’un véritable plan de préservation et de sauvegarde. Selon un expert, le niveau d’eau dans cette zone humide de plus de 2.400 hectares a atteint cette année et pour la première fois le plus bas niveau enregistré depuis des décennies. Ce qui a considérablement réduit la présence des beaux échassiers qui se font de plus en plus rares. Selon les services de la conservation des forêts, le dénombrement hivernal des oiseaux migrateurs qui se fait chaque année indique une chute vertigineuse du nombre de flamants roses au Lac Télamine.
Alors que durant ces dernières années ils étaient en moyenne 30 000 à venir au Lac Télamine, ils ne sont plus à peine 1.500 seulement à fréquenter le site. Un constat sans failles qui devait en principe depuis longtemps interpeller les pouvoirs publics en charge de la zone humide. Malheureusement, on ne peut qu’être affligé par les politiques publiques axées essentiellement sur les enjeux du développement local en termes d’investissements de croissance économique , mais qui semblent faire l’impasse sur les défis de l’écologie et de l’environnement… Jusqu’à quand ?
Par S.Benali

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