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Les déficits de maturation des projets d’habitat

Les habitants des cités 226 et 154 logements dans le quartier Haï Zabana de la commune d’Arzew sont heureux et comblés de joie depuis le raccordement de leurs foyers au réseau d’alimentation en gaz naturel. Un soulagement immense pour ces familles qui ont attendu et patienté durant plus de 20 ans pour assister enfin à la réalisation et mise en service de ce projet.
«Mon seul regret, explique un jeune commerçant, est que mon père, mort il y a une dizaine d’année ne connaîtra pas la joie d’avoir le gaz de ville dans l’appartement, lui qui a passé des années à aller acheter et transporter sur ses épaules fragiles les lourdes bouteilles de butane jusqu’au dernier étage où se trouve notre appartement…». L’opération lancée par les services de distribution de Sonelgaz Es-Sénia et l’APC d’Arzew est évidemment un acquis appréciable pour les familles concernées.
Des services qui ont tenu par ailleurs à préciser aux médias qu’un vaste programme de maintenance et d’entretien de tout le réseau de distribution de l’électricité a été lancé à travers les communes côtières afin d’assurer aux «estivants un été calme sans perturbations». Une curieuse conception de la gestion de ce service public, dénoncent des mauvaises langues locales qui estiment à juste titre que le gaz et l’électricité ne devraient connaître aucune pénurie ou perturbation dans le temps et dans l’espace.
«Ce quartier d’Arzew, comme bien d’autres encore, est situé de surcroît à quelques encablures du grand pôle pétrochimique et gazier qui livre le gaz naturel jusqu’en Italie et en Espagne ». C’est là un constat souvent avancé en argument servant à critiquer et à dénigrer, à tort ou à raison, le modèle de gestion et de prise en charge des attentes de la population locale. On ne peut évidemment pas nier les efforts et les énormes crédits accordés à la direction de Sonelgaz qui, dans son ensemble multiplie les projets et les opérations de maintenance et d’entretien pour sécuriser les stations de distribution et réhabiliter des milliers de kilomètres de réseaux de distribution.
Des actions continues devant répondre aux besoins des citoyens et améliorer la prestation de service. Malheureusement, bon nombre de contraintes exogènes viennent souvent retarder l’exécution des opérations ou d’un projet. Notamment en matière de gestion des territoires et du cadre urbain par des collectivités locales incapables d’assurer une coordination et une planification rigoureuse de la croissance urbaine dans tous les domaines.
Très souvent, comme c’est le cas dans plusieurs grandes cités d’habitat, des coupures d’électricité sont vécues par les résidents en raison des surcharges sur le réseau provoquées par des «rajouts» d’équipements devenant de nouvelles sources sources de grande consommation d’électricité non prévues au départ dans les études initiales. Ici et là, on se rend compte un peu tard de la nécessité de construire une nouvelle école, un lycée, un poste de police, un centre culturel, un tribunal ou un complexe sportif de proximité sur une enclave urbaine, au milieu d’une cité d’habitat, et laissée à l’abandon durant des décennies.
Les interventions de la Sonelgaz pour alimenter les nouveaux équipements sociaux restent ainsi pénalisées par la triste fatalité des déficits de maturation des projets, des tâtonnements et des médiocres improvisations. Jusqu’à quand?

Par S.Benali

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