L’inévitable affrontement?
L’entité sioniste veut redessiner une nouvelle géographie du Proche-Orient. Une nouvelle géographie qui sert ses intérêts expansionnistes et lui assure une mainmise totale sur tous les peuples de la région. Ce qui s’est passé ces derniers jours à Al-Suwayda, région des druzes, les 600 morts qui ont fait le bilan des affrontements et surtout l’agression sioniste sur la Syrie qui a ciblé des institutions gouvernementales et des infrastructures civiles à Damas même, sont une agression caractérisée, mollement condamnée (comme à chaque fois quand il s’agit de l’entité sioniste) par les Occidentaux, fait partie d’un vaste plan dont la finalité est la fragmentation de la Syrie.
Une Syrie déjà fragilisée par une longue guerre civile et qui ne peut rien face à un état de fait inadmissible imposé par Israël qui non seulement a fait du Golan occupé son territoire, mais a même pris de larges territoires syriens (600km2) qu’il considère comme une zone tampon pour sa sécurité.
Mais tout cela n’est rien d’autre qu’une série d’actions et d’agressions voulues et imposées par un Etat terroriste qui ne se fixe plus aucune limite. Un État criminel, qui mène une guerre génocidaire contre la population de Ghaza, qui multiplie les incursions en Cisjordanie et dépossède les Palestiniens de leurs terres, qui agresse quotidiennement le Liban, qui bombarde le Yémen, et qui a osé s’en prendre à la souveraineté de l’Iran. Et qui n’hésitera pas à agresser d’autres pays et à affaiblir tous les Etats de la région.
En définitive, dans toute la région, il ne reste plus qu’une seule puissance, la Turquie, qui peut tenir tête à l’entité sioniste, vu que les pays arabes de la région sont tous sous le parapluie américain, et ne bougeront pas au risque de se voir réprimander par Washington. Alors dans ce cas de figure, l’affrontement turco-israelien devient-il inévitable ?
Ça peut paraître peu probable, quand on sait que la Turquie est un membre important de l’OTAN, mais il ne faut jurer de rien quand on voit comment les choses sont en train d’évoluer, et quand on devine qu’Ankara a beaucoup à perdre dans ce qui se passe en Syrie. D’ailleurs le président Erdogan a durement critiqué les actions sionistes de ces derniers jours en Syrie, accusant les sionistes
«d’utiliser les druzes comme prétexte à leur action illégale». Et estimant surtout que
«Si ce monstre n’est pas arrêté immédiatement, il n’hésitera pas à incendier notre région, puis le monde entier», qualifiant dans la même intervention Israël d’«État terroriste sans loi, sans discipline, sans principes».
Une guerre généralisée ne relève donc pas de l’impossible ni de l’utopique. Mais d’ici là, tout est fait pour fragmenter la Syrie en quatre petits États insignifiants entre sunnites, druzes, alaouites et kurdes. Le reste de la région suivra.
Par Abdelmadjid Blidi