L’objectif inavoué

L’Ukraine serait-elle en train de devenir le pays le plus militarisé au monde? Il faut dire, qu’avec les derniers développements, on n’en est pas loin. On assiste effectivement à un déferlement impressionnant de tout genre d’armement occidental qui continue d’être envoyé, sans discontinuer, en direction de ce pays pour inverser le cours de la guerre entre Kiev et Moscou.
Ainsi et en plus de différentes armes de défense déjà sur le terrain et des missiles de portée conséquentes. En plus de moyens de défense anti aérien, y compris les fameux Patriotes, et des avions awacs qui entrent en action à partir de la Pologne, on passe cette fois à une étape supérieure, celle de la fourniture de chars et de blindés. La France s’est déjà engagée à fournir des dizaines de blindés AMX10. Washington a annoncé l’envoi de 50 blindés d’infanterie de type Bradley. L’Allemagne de son côté parle de l’envoi de 40 «Marder» dans les toutes prochaines semaines. La Pologne et la Finlande avaient déjà, précédemment, annoncé qu’elles vont prélever des Leopard 2 sur leur stock pour les fournir à Kiev. Avant-hier samedi, le Royaume-Uni a annoncé la livraison à Kiev de plusieurs chars Challenger 2. Une arme moderne, qualifiée de redoutable par les spécialistes , qui nécessite des munitions spécifiques.
La liste est encore longue, car pratiquement tous les pays occidentaux sont engagés dans ce conflit , et leur effort de guerre semble sans limite. Une tendance confirmée, assumée, et nécessitant encore davantage d’engagements comme voulu par l’Otan et son chef, Jens Stoltenberg, qui a averti les pays donateurs qu’ «il ne s’agit pas seulement d’ajouter (…) plus d’armes, mais de s’assurer que les systèmes fournis fonctionnent comme ils le devraient, ce qui signifie que nous devons également nous assurer que nous fournissons les munitions nécessaires, les pièces de rechange et la maintenance des systèmes qui sont déjà fournis». Autant dire que nous sommes dans une guerre totale des Occidentaux qui avancent en rangs serrés en faveur de la guerre ,sans qu’aucune voix n’ose, pour l’instant, appeler à ouvrir de vraies négociations et chercher des sorties de crise menant vers une paix qui reste encore possible, mais dont apparemment, personne n’en veut pour le moment.
Il ne faut pas être naïf, et il faut comprendre que pour les Occidentaux, et quelle que sera l’issue de cette guerre, l’objectif suprême est que la Russie sorte totalement affaiblie de ce conflit. C’est cela, en vérité, l’objectif inavoué de cette guerre qui dure depuis déjà presque un an.
Par Abdelmadjid Blidi