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L’Opep+ décide d’une hausse de 411 000 barils par jour de pétrole : l’Algérie augmente sa production de 8 000 barils quotidiens

Les observateurs ne prévoient pas pour autant une débâcle des cours à la réouverture des marchés lundi car l’annonce «semble déjà largement intégrée», selon les experts qui s’attendent à une réaction «modérée».

L’Algérie prévoit d’augmenter sa production de pétrole brut de 8 000 barils par jour à partir de juillet prochain, dans le cadre d’une stratégie de levée progressive des réductions volontaires mises en place par huit pays membres de l’alliance Opep+ depuis deux ans. Dans un communiqué diffusé samedi, le ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables a précisé que cette décision s’inscrit dans un effort coordonné pour accompagner la reprise de la demande mondiale en hydrocarbures, surtout pendant la saison estivale. Le ministère a déclaré : «La production de pétrole brut en Algérie connaîtra une hausse de 8 000 barils par jour en juillet. Cette augmentation a pour but de répondre à la demande extérieure croissante en pétrole brut et en produits dérivés, particulièrement durant l’été.» De plus, cette hausse «contribuera également à la mise en production progressive de nouveaux gisements récemment développés, permettant ainsi une meilleure valorisation des ressources nationales.»
Cette décision fait suite à une réunion par visioconférence entre les ministres des huit pays de l’Opep+ qui appliquent des réductions volontaires depuis avril 2023, avec la participation de Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables. Conformément aux prévisions de la demande pétrolière pour la saison estivale, ces pays ont convenu d’une augmentation collective de leur production de 411 000 barils par jour pour juillet 2025. Au début de l’année, ils avaient opté pour une réintroduction progressive des niveaux de production, mais ont décidé d’accélérer le processus au printemps. Ce changement a entraîné une chute des prix du pétrole à environ 60 dollars le baril, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis quatre ans.
Cette augmentation de production est perçue comme un ajustement stratégique aux implications géopolitiques, l’Arabie saoudite semblant répondre aux demandes de Donald Trump. En effet, peu après son entrée en fonction, le président américain avait sollicité Riyad pour qu’il accroisse sa production afin de faire baisser les prix du pétrole et, par conséquent, les prix à la pompe pour les consommateurs.
Cette décision fait suite à une réunion mercredi des 22 pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+), durant laquelle les ministres ont confirmé leur calendrier de production, repoussant à fin 2026 la réduction des quotas collectifs et laissant aux huit pays les plus audacieux le soin de mener la danse. Officiellement, ces pays justifient leur décision par des «fondamentaux de marché sains», comme l’indiquent les faibles réserves de pétrole à l’échelle mondiale et la croissance structurelle de la demande pendant les mois d’été. Cette hausse semblait d’autant plus probable suite aux déclarations récentes du ministre de l’Énergie kazakh, Yerlan Akkenzhenov, qui aurait déjà informé l’Opep que son pays ne réduirait pas sa production. Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, souligne que l’Arabie saoudite est mécontente du Kazakhstan, qui a produit 300 000 barils par jour de plus que son quota. Néanmoins, les experts ne s’attendent pas à une chute des prix à la réouverture des marchés lundi, car cette annonce «semble déjà largement intégrée», entraînant une réaction prévue comme étant «modérée».

Anissa Mesdouf

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