Lutte contre le stress hydrique : les eaux du dessalement pour alimenter les barrages
Pour lutter contre la baisse de la pluviométrie et le stress hydrique, l’Algérie a pris ces dernières années certaines mesures dont la réalisation de plusieurs stations de dessalement de l’eau.
Alors que certains projets de stations de dessalement ont été déjà réceptionnés et d’autres sont toujours en cours de construction, ces infrastructures vont alimenter directement les barrages en eau dessalée en vue d’approvisionner les wilayas touchées par le stress hydrique. C’est ce qu’a affirmé hier le Directeur général de l’Algérienne des Eaux (ADE), Mustapha Rekik, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale.
Il a indiqué que l’ADE s’engage à garantir un approvisionnement continu en eau potable pour les zones affectées par le stress hydrique. « L’année dernière, 22 wilayas étaient concernées par des perturbations dans l’alimentation en eau potable. Grâce à la réception de plusieurs projets réalisés par l’État, nous ne sommes aujourd’hui plus qu’à 11 wilayas », a affirmé M. Rekiki, ajoutant que toutes les communes seront alimentées avec l’achèvement des projets en cours. Il a précisé que le ministère de l’Hydraulique va réceptionner avant la fin de l’année 2024 un total de 65 forages et de lancer ensuite la réalisation de 52 autres forages.
Par ailleurs, M. Rekiki a affirmé à propos des projets à long terme que le secteur table sur des projets de transfert à partir des stations de dessalement d’eau de mer vers les barrages pour desservir les wilayas en manque de cette ressource. « À titre d’exemple, le barrage Koudiat-Acerdoune, d’une capacité de 600 millions de m³, qui alimente 4 wilayas, n’est rempli qu’à environ 30 millions de m³. Pour l’alimenter, un projet de transfert sur une distance de 47 km à partir de la station de dessalement de Cap Djinet est envisagé», a-t-il déclaré.
Il convient de rappeler que la Compagnie algérienne de l’énergie (AEC) avait indiqué que le taux d’avancement des travaux de réalisation des cinq stations de dessalement d’eau de mer en cours a atteint plus de 75%. Le directeur de communication Mouloud Hachelaf de l’AEC a indiqué à l’agence APS que « la réalisation de ces nouvelles stations en est à sa troisième et dernière phase comportant l’acheminement des équipements et le raccordement, et qui est l’étape la plus délicate ». Ce programme comprenant la réalisation de cinq stations de dessalement au niveau des wilayas d’El Tarf, Béjaïa, Boumerdès, Tipaza et Oran, avec un coût avoisinant les 2,4 milliards dollars selon le responsable, portera la production nationale d’eau potable issue du dessalement d’eau de mer de 2,2 millions m3/jour à 3,7 millions m3/jour. Il a affirmé que ces nouvelles stations avec une capacité de production de 300.000 m3/jour (capacité totale 1,5 millions m3/jour) permettront d’alimenter au total 15 millions de citoyens, faisant passer la contribution de l’eau dessalée de 18 % à 42 % des besoins nationaux en eau potable, au terme du programme fin 2024. M. Hachelaf avait souligné par ailleurs que l’Algérie se positionne « de loin » à la première place au niveau africain en matière de capacité de production d’eau dessalée et occupera d’ici fin 2024, après la mise en service des cinq projets en cours, la deuxième position au niveau arabe derrière l’Arabie saoudite.
Mohand S