Oran

Maladies inflammatoire chronique des intestins : l’EHU Oran à la pointe des traitements innovants

La lutte contre les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) était au cœur d’un rendez-vous scientifique de haut niveau organisé en fin de semaine à Oran.

La deuxième édition du Master Class dédié à cette pathologie s’est tenue à l’Établissement hospitalo-universitaire (EHU) « 1er Novembre 1954», sous la direction du Pr. Chafika Manouni, cheffe du service d’hépato-gastro-entérologie et d’endoscopie interventionnelle.
Placée sous le thème : «Les dernières avancées dans la prise en charge médicale et chirurgicale en 2025», cette rencontre a réuni médecins spécialistes et personnels paramédicaux venus de plusieurs wilayas de l’Ouest du pays. Inscrit dans le cadre du programme de formation médicale continue, ce rendez-vous a permis aux praticiens de la région , gastro-entérologues, hépatologues, chirurgiens digestifs, mais aussi infirmiers spécialisés, d’actualiser leurs connaissances sur les méthodes de diagnostic et de traitement des MICI.
Ces pathologies regroupent principalement la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, deux affections chroniques et invalidantes qui connaissent une progression notable en Algérie. Le Pr. Manouni a souligné que «ces maladies touchent tout le tube digestif, de la bouche à l’anus, avec une prédominance dans la tranche d’âge des 20-40 ans. «Nous enregistrons désormais des cas chez des enfants de moins de 10 ans», a-t-elle alerté, insistant sur «l’impact de ces pathologies sur la qualité de vie des patients: absentéisme scolaire et professionnel, souffrance psychologique et difficultés d’intégration sociale.
Les données recueillies au sein du service d’hépato-gastro-entérologie de l’EHU révèlent une tendance préoccupante : deux à trois nouveaux cas sont diagnostiqués chaque semaine. Cette augmentation, particulièrement marquée chez les jeunes, interpelle les professionnels de santé. Face à cette réalité, l’Algérie s’attèle à offrir aux patients les traitements les plus innovants. Le service dirigé par le Pr. Manouni dispose désormais de médicaments biologiques et d’immunomodulateurs, conformes aux standards internationaux. Plus de 200 malades y sont suivis sous ces nouvelles thérapies, avec des résultats encourageants. «Nous constatons une amélioration significative de la qualité de vie de nos patients, certains pouvant reprendre une activité quasi normale», a précisé la spécialiste.
Au-delà des échanges purement scientifiques, le Master Class a également permis de renforcer la coordination entre établissements de santé de l’Ouest algérien. Des praticiens venus de Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Mostaganem, Relizane ou encore Tissemsilt ont partagé leurs expériences cliniques, favorisant ainsi la diffusion des bonnes pratiques. L’initiative s’inscrit dans une stratégie visant à anticiper l’évolution épidémiologique des MICI en Algérie et à mettre à niveau les compétences médicales et paramédicales. En offrant une plateforme de formation, de discussion et de mise à jour scientifique, l’EHU d’Oran confirme son rôle de centre de référence national dans la lutte contre ces pathologies chroniques. Si les MICI ne sont pas mortelles dans l’immédiat, elles constituent un véritable défi de santé publique par leur caractère invalidant et leur coût élevé en soins et hospitalisations.
L’effort de l’État pour garantir l’accès aux traitements les plus avancés, conjugué à la mobilisation des équipes médicales, permet d’entrevoir une meilleure prise en charge à l’avenir.
Le Master Class d’Oran s’est ainsi conclu sur une note d’optimisme, avec l’espoir que la diffusion des nouvelles approches thérapeutiques et la collaboration interrégionale contribueront à améliorer le parcours de soins des patients algériens atteints de MICI.

Nassim.H

 

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