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Manifestations au Maroc : la classe politique condamne «l’approche sécuritaire répressive» adoptée par les autorités

La violence policière subie par les manifestants lors de la mobilisation organisée, au Maroc, par «Gen Z 212» pour réclamer une réforme de la santé publique, de l’éducation et la justice sociale, a fait réagir «vivement» la classe politique et les organisations de défense des droits de l’homme qui ont condamné «l’approche sécuritaire répressive» adoptée par les autorités et qui ne fera qu’»exacerber les tensions».

Le Parti de la Voie démocratique a ainsi condamné fermement «les interventions répressives contre les manifestations populaires observées dans plusieurs villes» marocaines, dénonçant «l’approche répressive adoptée par le régime autoritaire envers les manifestations populaires et les revendications légitimes des jeunes marocains de toutes les classes affectées par les politiques d’exclusion de classe mises en œuvre». Le secrétariat général du Parti de la Justice et du Développement a critiqué, de son côté, le climat de répression et d’arrestation qui a accompagné ces manifestations, exprimant sa «profonde inquiétude» face aux évolutions des manifestations pacifiques organisées à travers le pays.
Ce parti a tenu le gouvernement «pleinement responsable de la dégradation des conditions sociales et de la montée des manifestations pacifiques réclamant les droits les plus fondamentaux et les services essentiels», l’exhortant à «agir de manière proactive, sérieuse et responsable dans le traitement de ces mouvements sociaux». Le Parti socialiste unifié a exprimé, pour sa part, sa «profonde préoccupation» face à «la répression continue des libertés fondamentales, notamment le droit à la manifestation pacifique, la liberté d’expression et d’organisation». Le parti a fermement condamné «toutes les formes de répression et de restriction des libertés publiques», exigeant «la libération de tous les détenus politiques et prisonniers de conscience, y compris les militants des mouvements sociaux et les membres des partis».
La Fédération de la gauche démocratique a exprimé des préoccupations similaires, s’inquiétant de «l’état de mécontentement populaire dans le pays», illustré par la récente vague de manifestations et d’appels à des rassemblements pacifiques les 27 et 28 septembre.

Le parti a exhorté les autorités à faire preuve de la plus grande sagesse et responsabilité dans le traitement des manifestations pacifiques, qui sont garanties par la constitution et la loi comme une forme d’expression, avertissant qu’»une approche sécuritaire répressive ne fera qu’approfondir la crise et exacerber les tensions, risquant de plonger le pays dans une spirale d’instabilité aux conséquences graves pour l’avenir de la nation».

Aveu d’échec

Les jeunes du «Al Adl wal Ihsane» ont dénoncé, pour leur part, «la répression et les arrestations qui ont visé les manifestations de la jeunesse marocaine», et ont exigé «la libération des détenus sur la base de leur participation aux rassemblements pacifiques observés dans le pays». «L’approche sécuritaire, imprégnée d’autoritarisme et d’arrestations, ne fera qu’augmenter les tensions et les troubles», ont-ils averti.
La Fédération de la Ligue des droits des femmes (FLDF) a fait part de sa «vive inquiétude» face aux arrestations ayant visé plusieurs jeunes hommes et femmes revendiquant une amélioration des conditions économiques et sociales. De son côté, le Forum marocain pour la démocratie et les droits humains a dénoncé les «interventions policières violentes et les arrestations de journalistes et de photographes pendant la couverture des manifestations», estimant qu’il s’agit d’un «retour en arrière contraire aux engagements internationaux du Maroc en matière de droits humains».
La Ligue marocaine de défense des droits humains (LMDDH) a, à elle aussi, condamné «l’approche sécuritaire» adoptée par les autorités, y voyant «un aveu d’échec du gouvernement face aux revendications populaires». Plusieurs villes marocaines, dont Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir, Fès, Méknès, Tétouan et Tanger, ont été, samedi et dimanche, le théâtre de manifestations spontanées organisées par des jeunes via les réseaux sociaux dans le cadre de ce qui est désormais désigné comme les protestations de la «Génération Z». Les manifestants réclament la réforme des systèmes éducatif et sanitaire, la création d’emplois, la justice sociale ainsi qu’une lutte efficace contre la corruption.
Le collectif GenZ212 a annoncé dans un communiqué la poursuite des manifestations pour la troisième journée consécutive à travers le pays, avec un changement important de tactique : la déclaration des lieux de rassemblement se fera à 16h, soit deux heures avant l’entame des manifestations à 18h.

 

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