Oran Aujourd'hui

Manque d’initiatives et d’imagination

Le marché informel du quartier de Saint Pierre, connu sous le nom de «placetta», a été il n’y a pas longtemps déclaré «éradiqué» après le transfert des marchands de fruits et légumes vers le célèbre marché Michelet au centre ville.
Mais depuis quelques jours au quartier St Pierre, le marché sauvage de «la Placetta» tente de reprendre place dans le décor urbain.
Les agents des services de la délégation communale El Emir ne cessent en effet de jouer «au chat et à la sourie» avec des dizaines de marchands qui tentent résolument d’installer leurs caisses de fruits et légumes sur la chaussée squattée depuis longtemps par un marché illicite.
Les nouvelles tentatives répétées d’occupation de cet espace ne s’arrêtent pas, malgré les interventions des éléments de la 17ème sûreté urbaine qui procèdent à la saisie de caisses en plastique et de tables métalliques installées par les vendeurs-squatteurs de l’espace public.
«Comment gagner sa vie sans mendier et sans voler…», se lamente un candidat au squat de la chaussée, usant de l’argument récurrent sur «le droit d’occuper une place sur le sol algérien», mais en faisant fi des règles et des Lois de la République.
«Les étals au marché Michelet ne suffisaient pas à caser tous les marchands,…
et même ceux qui ont été retenus veulent retourner à la « placetta » où il y a beaucoup plus d’acheteurs réguliers ou de passage».
Il est vrai que le marché Michelet reste encore connu pour ses prix relativement élevés, car fréquenté surtout par des consommateurs au revenu, certes assez élevé, mais bien moins nombreux que ceux du quartier populaire de St Pierre, une zone du centre ville depuis longtemps livrée à une «ruralisation» avancée.
Les opérations «coup de poing» menées au quotidien par les services concernés pour empêcher que des vendeurs ambulants s’installent et envahissent illicitement l’espace public ne sauraient constituer une solution efficace et durable, tant elles génèrent au contraire une ambiance de malaise, de colère et de sourde contestation.
En réalité, c’est toute la gestion du territoire communal, en termes de structuration et de croissance démographique et urbaine, qui n’a jamais été étudiée ni maîtrisée par les présumées élites installées aux commandes de la municipalité.
Il suffit pour s’en convaincre, de regarder l’état des lieux de bon nombre de sites livrés à l’abandon depuis des décennies, et qui auraient dû être intégrés dans une stratégie d’organisation et d’harmonisation à long terme de l’activité commerciale de proximité dans les différents quartiers.
La rue des Aurès, ex rue de la Bastille, les anciennes caves à vin à la place Hoche et à l’entrée du quartier St Eugène, les anciens points de vente de fruits et légumes dans les quartiers, livrés à une clochardisation avancée, et bien d’autres endroits pourraient être cités pour illustrer le manque d’initiatives et d’imagination créative indispensable à l’avancée vers le progrès et la modernité.
Mais c’est là un autre débat.
Par S.Benali

 

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