Oran Aujourd'hui

Le nécessaire changement de comportements et de mentalités

Le gouvernement, lors de sa dernière réunion, a examiné un texte portant sur un « nouveau dispositif juridique devant permettre de lutter efficacement contre les constructions illicites réalisées sur les terres de l’Etat». Le texte prévoit également « de renforcer la responsabilité des gestionnaires et de mettre en œuvre un cadre juridique interdisant et sanctionnant sévèrement, par des peines allant jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle et deux millions de dinars d’amende, toute voie de fait ou agissement sur les terres de l’Etat entraînant la détérioration de leur valeur ou modification de leur statut ou vocation». Evoquant cette information, les mauvaises langues locales ont aussitôt pointé du doigt la mafia dite des bidonvilles qui allait peut-être enfin connaître la fin de son règne, tant elle a été toujours encouragée par le climat d’impunité imposé par les difficiles conjonctures politiques et sociales. Mais aussi par le laxisme chronique et l’incompétence envahissante qui règne dans les sphères chargées de la gestion du patrimoine foncier urbain, industriel, agricole, maritime et forestier. Il y a encore quelques jours, à peine, une tentative de détournement d’une parcelle forestière a été mise en échec par les services de la daïra de Bir El Djir qui ont procédé à l’enlèvement d’une clôture installée par un individu autour d’un terrain dans le but de l’occuper illégalement. Un exemple parmi des centaines d’autres, qui reflètent l’anarchie et le laxisme ambiant qui jusqu’ici pénalisent la bonne gestion du patrimoine foncier. Sans parler évidemment du squat des assiettes foncières par des réseaux mafieux qui érigent des bidonvilles et vendent des baraques illicites à des familles en quête de logement près de la grande ville. La prolifération des bidonvilles reste, on le sait, un fléau encouragé par de fallacieux arguments basés sur des slogans démagogiques tels que «Le sol algérien appartient à tous les Algériens», et bien d’autres expressions, certes légitimes, mais qui font l’impasse sur le respect impératif des lois et des règlements en vigueur. Chaque semaine, la presse locale fait état d’opérations de démolition de constructions illicites érigées sur des terres agricoles ou forestières ou sur des enclaves urbaines communales laissées à l’abandon. Le futur texte de loi qui prévoit des peines plus sévères contre les squatteurs des terres du domaine public et les gestionnaires défaillants permettra peut-être d’atténuer la prolifération des bidonvilles. Mais encore faut-il que les acteurs en charge du contrôle et des affectations du patrimoine foncier, toute nature confondues, soient en mesure d’identifier et de prendre en charge en temps réel toute infraction et dérive constatée. Mais quand on sait que les instruments de base, PDAU, POS, et autres documents de gestion de la croissance urbaine, ne sont pas toujours respectés, on peut comprendre le pessimisme des mauvaises langues qui disent «… il est toujours permis de rêver ». Vivement le changement des comportements et des mentalités.
Par S.Benali

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