Les présidents d’APC défaillants sont désormais sous la loupe. Fini le temps du laxisme et de l’impunité. Le wali Saïd Sayoud n’a pas maché ses mots lors de la dernière session de l’exécutif, le ton a été sec, il ne sera dorénavant plus toléré le moindre manquement dans la gestion des affaires communales.
L’annonce sonne à l’avenir tel un avertissement. Un avertissement qui fait encourir aux gestionnaires locaux, élus et administrateurs, l’ouverture d’enquêtes judiciaires sur la gestion des affaires communales jugée défaillante et des rapports seront établis et transmis au ministère de l’Intérieur et des collectivités locales. La défaillance, fera remarquer le chef de l’exécutif, réside, et dans la non application des instructions des pouvoirs publics, comme dans le comportement de certains responsables qui font preuve de nonchalance et d’inaction, voire de négligences graves vis-à-vis des institutions de l’Etat. Pour preuve, lors de cette session de l’exécutif, quelques maires, un chef de daïra et même un administrateur de la wilaya, ont été refoulés de la salle de réunion sur ordre du wali et n’ont pu prendre part aux travaux, pour être arrivés en retard ! Ce qui est considéré comme un manque de respect envers les institutions, ses représentants, la société civile et de toute une population. Ceux, présents, n’en ont pas été mieux lotis que leurs confrères, et recevront leur part de reproches, notamment en matière d’environnement. Outré par l’avancée phénoménale de l’insalubrité publique qui concerne pratiquement tous les quartiers de la ville, Mr Sayoud a tenu à mettre tout un chacun devant ses responsabilités, tout en rappelant que les pouvoirs publics n’ont ménagé aucun effort financier et moral pour apporter aide et soutien, mais qu’à priori, peu de responsables locaux ont fait cas de ce rapport de confiance. La perche est ainsi tendue aux associations, particulièrement celles de l’Environnement, pour plus d’implication dans l’accompagnement et la constatation sur le terrain, surtout là où les défaillances sont criardes. La participation effective des Associations quelles que soient leur nature s’avère immédiatement être une alternative pour surmonter cette léthargie et ce manque de conscience dont font preuve nombre de responsables locaux. D’ailleurs, Mr Sayoud n’a pas manqué de relever les absences prolongées et inexpliquées, voire douteuses, de certains présidents d’APC qui disparaissent pratiquement toute la journée, abandonnant commune et siège de l’hôtel de ville. L’allusion a été faite à propos d’un P/APC refoulé de la réunion, justement pour retard. Mais là où le chef de l’exécutif semble déclarer la « Tolérance Zéro », ce sont les communes où, des projets d’Etat, sociaux, budgétisés, dont certains ont souffert d’arrêts durant de longues années, accusent des retards ou carrément des interruptions incompréhensibles souvent par négligence et manque de responsabilité. Un état de fait jugé inadmissible et impardonnable par les lois de la République et que compte mettre en œuvre Mr Sayoud. La gestion des APC sera passée au peigne fin, les services d’urbanisme des communes auront répondre à beaucoup de questions notamment en matière d’octroi de permis de construire, la lenteur dans l’application de la loi de régulation foncière, la 08/15, le guichet unique et ce au côté, de la gestion d’autres dossiers tout aussi sensibles qui impactent directement le développement communal et l’amélioration du cadre de vie du citoyen. Les élus APW, dont le mode de fonctionnement est jusque-là mis sur silencieux ont été sollicités et exhortés par le wali à manifester un peu plus d’énergie et de résolution dans l’accompagnement et le suivi sur le terrain des actions des pouvoirs publics. Il est vrai qu’un sursaut salutaire est réclamé de tous afin de sortir de cette situation de torpeur dans laquelle ont été plongées certaines communes en raison des attitudes fallacieuses de certains présidents d’APC pour qui, semble-t-il, le glas a sonné et où, les voix citoyennes, se perdaient dans le vide. L’exemple de Boutlélis, illustre fortement les situations rocambolesques et ubuesques qui sévissent dans les communes de la Daïra d’Aïn El Türck, où, excepté le projet de la station de dessalement de Cap Blanc que supervise en personne le wali, tous les programmes, lancés ou projetés n’avancent pas. Les 02 stations de dessalement des « Dunes » et de Bousfer, annoncées comme fonctionnelles, sont à l’arrêt. Le projet de la gare routière semble s’inscrire dans les calendes grecques, malgré l’instruction du wali et le choix du terrain. La piscine semi-olympique se noie dans son silence. Le nouveau bureau de poste, reprend son chantier à pas de tortue. Quant aux programmes des 300 logements Lpl, d’El Bahia, celui est en passe d’aller au placard des oubliettes.
Karim Bennacef