Le groupe Holcim El Djazair a réalisé des exportations d’une valeur de plus de 150 millions de dollars durant l’année en cours, selon le directeur des relations publiques et des exportations du groupe Hafid Aouchis, qui revient dans cet entretien sur les efforts déployés pour augmenter les quantités exportés et le renforcement de l’investissement.
Ouest-Tribune: Le groupe Holcim est l’un des pionniers en matière d’exportations du ciment en Algérie. Pouvez-vous nous donner des statistiques?
Hafid Aouchis: Nous terminons l’année en cours à près de 3.000.000 à 3.500.000 tonnes de ciment exporté pour une valeur qui dépasse les 150 millions de dollars. 40 % de ce volume représente des exportations de produits finis, de ciment blanc et de ciment gris. Nous progressons depuis deux ans à exporter le produit fini que le produit semi-fini. D’abord, il est moins polluant, donc il est moins contenant au niveau de la logistique de chargement, et deuxièmement, cela génère plus de valeur.
Ouest-Tribune: Quelles sont vos ambitions pour l’année prochaine?
Hafid Aouchis: Notre ambition pour l’année prochaine, c’est d’exporter quelque chose comme 4 millions de tonnes avec une portion de 60 % de produits finis exportés. Donc nous migrons et nous poussons de plus en plus les exportations de produits finis. Hoclim El Djazair a déjà investi plus de 18 millions de dollars dans la logistique d’exportation. Dans cette activité-là, nous avons un shiploader, un chargeur automatique de navires d’une capacité de 18 000 tonnes de chargement de clinker que nous avons mis à la disposition du port de Djenjen pour tous les exportateurs du pays. Deuxièmement, nous avons investi dans une flotte de camions citernes pour nous permettre de transférer le ciment des usines vers les ports. Nous avons augmenté notre capacité de stockage au niveau des usines, notamment des silos et des hangars de stockage de ciments conditionnés. Et nous continuons dans cette démarche à l’investissement.
Ouest-Tribune: Quelle sera la prochaine étape en matière d’investissement?
Hafid Aouchis: Aujourd’hui, si nous comparons nos pratiques avec les pratiques qu’existent sur le marché international, nous sommes en dessous de ce qui se fait sur ce marché, car nos concurrents directs chargent à des cadences très élevées, donc il faut équiper les ports avec des moyens plus modernes en termes de chargement. Le ciment est un produit à faible valeur, donc il y a des économies d’échelle. Plus vous chargez de gros navires, plus vous faites moins de coûts et vous augmentez votre marché. Et sur le marché aujourd’hui, nos concurrents internationaux chargent des navires de plus de 50 000 tonnes. Pour nous permettre de charger des navires pareils, il y a deux exigences, dont la première est les tirants des quais, donc il faut approfondir les tirants des quais.
Ouest-Tribune: Quelle est la deuxième exigence?
Hafid Aouchis: La deuxième chose, c’est d’augmenter la cadence de chargement et comme les usines sont excentrées, elles sont loin des ports d’une moyenne de 300 km par rapport aux ports, donc il faudrait que les capacités de stockage soient disponibles aux ports pour éviter les attentes aux navires, et notamment pour le ciment. Aujourd’hui, malheureusement, nous n’avons pas beaucoup de silos au niveau des ports et nous avons commencé à prospecter pour réaliser des silos afin de télécharger des navires de 40.000 tonnes.
Fethi Mohamed