Médiocres initiatives et culture des tâtonnements
Depuis la désignation, en 2015, de la ville d’Oran pour l’organisation des jeux méditerranéens de 2021, bon nombre d’acteurs de la scène locale ont abusivement sombré dans les discours triomphalistes et les envolées élogieuses sur le «statut et l’avenir de la métropole de l’Ouest». Un avenir qui devait en principe se préparer depuis très longtemps avec, plus de rigueur, de discipline et surtout d’engagement et d’intégrité dans la gestion des sommes d’argent colossales dépensées dans les projets inscrits au développement local. Il est vrai que pas mal d’efforts et de résultats ont été enregistrés pour réaliser ici et là des infrastructures jugées dignes des ambitions de la capitale de l’ouest et de ses habitants. Et personne aujourd’hui ne peut nier les acquis et les avancées en matière de développement d’Oran et de sa région. Des projets structurants ont été réceptionnés, d’autres sont en cours de réalisation ou seront bientôt lancés. On peut citer entre autres le tramway, la réalisation d’une nouvelle aérogare internationale, le 5ème bd périphérique, la liaison autoroutière reliant le port de la ville à l’autoroute est-ouest, les infrastructures d’accueil et de compétition sportives, et bien d’autres opérations permettant de dire en effet qu’Oran veut résorber ses déficits dans tous les domaines et veut se tourner enfin vers l’avenir. Beaucoup se souviennent, il y a une quinzaine d’années, de ces discours sur le statut de la ville d’Oran qui devenait la «capitale mondiale du gaz naturel» au détour d’une rencontre internationale sur le gaz, GNL16, organisée dans la capitale de l’Ouest. Puis en 2015, beaucoup affirment sans retenue que la ville allait devenir la «capitale méditerranéenne» puisqu’elle allait abriter les jeux méditerranéen de 2021. Ville industrielle, ville touristique, pôle culturel, pôle commercial et d’échanges importants… Bon nombre d’acteurs reprennent encore à qui mieux mieux tous les superlatifs et les slogans envoûtant pouvant nourrir et entretenir les illusions. Il est vrai que la ville d’Oran dispose d’atouts et de potentialités indéniables lui permettant d’améliorer un indéniable élan dans les différents domaines de développement. Malheureusement, le fléau des retards et des approximations n’a jamais cessé» de pénaliser cette ambition. » Malgré tous les projets, nombreux ou grandioses, réalisés ou initiés pour doter la ville d’infrastructures structures à la hauteur des attentes des habitants, il faut bien admettre que trop de déficits et de lacunes persistent dans plusieurs domaines, notamment en matière d’emplois, de logements, d’infrastructures scolaires, de santé publique, d’hygiène et d’environnement, et d’autres secteurs importants pour la vie collective et le bien-être des habitants. On n’aborde pas impunément l’avenir urbain d’une grande ville au seul rythme des éloges forgeant les illusions, du laxisme ambiant ou des médiocres initiatives propre à la culture des tâtonnements.
Par S.Benali