Oran Aujourd'hui

Navette maritime Oran-Ain El Turck : un projet à enterrer ?

La fameuse «liaison maritime» entre Oran et Aïn El Turck, inaugurée il y a cinq ans à grand tapage médiatique, ne sera pas cette année encore opérationnelle et ouverte aux estivants en raison de multiples déboires et problèmes techniques liés notamment à l’ensablement du quai et aux difficultés évidentes empêchant les bateaux d’accoster.
Une situation qui était d’ailleurs prévue et dénoncée par des observateurs oranais avisés peu écoutés, voire marginalisés par les anciens responsables locaux aux commandes.
On se souvient que l’an dernier, à l’approche de l’été, le wali d’Oran en poste avait à son tour ordonné à tous les services concernés de tout mettre en œuvre pour remédier à la situation et relancer cette navette maritime, une alternative jugée intéressante pour les déplacements vers le littoral de la corniche oranaise.
Mais à ce jour, le quai d’accostage aménagé à gros coup de crédits reste depuis plus de trois ans toujours inexploité. Au détour d’une visite sur les lieux en mars 2022, le chef de l’exécutif avait lui aussi constaté un rétrécissement de la plage en cet endroit, suite à l’avancée des eaux sur le sable.
Une avancée bien évidemment favorisée par l’aménagement de cet embarcadère sur la plage Les Dunes et qui selon certains témoignages menacerait même des habitations.
Ce phénomène du rétrécissement de cette belle plage ne cesse d’être dénoncé sur les réseaux sociaux par des habitants et des militants de la protection du littoral marin et du tourisme balnéaire local. Une simple virée sur cette plage Les Dunes, qui était classée parmi les plus grandes de la corniche, permet en effet de constater une forte diminution de la surface du sable disponible pour les estivants et vacanciers.
On se souvient également que lors des premiers accostages de bateaux-navettes sur cet embarcadère, les baigneurs étaient bien incommodés par les odeurs de gaz et les traces de fuites d’huile émanant des moteurs des bateaux. Un responsable de la compagnie maritime nationale en charge des opérations avait quant à lui signalé les risques d’accostage en cet endroit connu pour ses forts courants marins.
«A toute chose malheur est bon», lancent des mauvaises langues locales pour qui ce projet de navette maritime entre Oran et Ain El Turck semble prendre le chemin des échecs consumés à verser aux oubliettes de l’histoire urbaine de la Cité. L’embarcadère de la plage Des Dunes ne sera pas opérationnel cette année ni peut-être même les années suivantes espèrent les riverains et les estivants.
Il est en tout cas heureux de constater que les autorités locales accordent aujourd’hui bien plus d’intérêt à des projets d’embellissement et d’aménagement urbains de jardins, d’espaces verts, d’aires de détente et de repos, de réhabilitation de routes menant aux plages et de bien d’autres opérations prioritaires devant permettre à la capitale de l’Ouest du pays de devenir une destination touristique attractive…
Par S.Benali

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