Oran Aujourd'hui

Le règne durable des échecs et du renoncement…

A Sidi El Houari, les Planteurs, Hai Derb, Ras el Ain et dans bien d’autres zones connues pour leurs nombreux bidonvilles irréductibles, le décor urbain ne cesse de se dégrader, pollué par la floraison ici et là de décharges sauvages de déchets divers sur des assiettes foncières récupérées suite à la démolition des baraquements illicites après relogement des occupants. Les terrains, débarrassés du bidonville, mais non encore aménagés ni même gardés ou clôturés par les pouvoirs publics sont peu à peu transformés en lieu de décharge de toutes sortes de déchets, notamment les déblais de chantiers. Selon plusieurs témoins, la décharge démarre parfois avec l’abandon sur le terrain des vestiges de baraquements démolis par les engins de la Commune qui tarde à nettoyer l’endroit et encore moins à l’occuper par un aménagement, même provisoire, en espace vert ou en terrain de jeux. Les riverains concernés ne cessent d’interpeller les responsables concernées afin de prendre les mesures pour interdire les va et vient des camions jetant sur le terrain toutes sortes de déchets. Les services communaux sont souvent sollicités pour l’installation d’une clôture, afin d’éviter une nouvelle occupation du site par de nouvelles familles en quête d’un logement neuf. Mais aussi pour éviter que l’endroit ne se transforme en décharge sauvage. On sait pourtant que des instructions en ce sens ont toujours été données par les wali en poste soucieux de préserver l’environnement et le cadre de vie des habitants. Mais la réalisation d’un mur de clôture et la mise en place d’un gardiennage du site, relève le plus souvent de ces missions impossibles abandonnées par l’administration communale. Au quartier des Planteurs, bon nombre d’habitants ayant bénéficié d’une décision de pré-affectation d’un logement, témoignent et dénoncent les nouvelles occupations des sites désaffectés après relogement des familles qui y logeaient. Le programme spécial de démolition du bidonville et de restructuration du quartier ne cesse d’ailleurs de prendre du retard et de patiner par manque de rigueur et de vigilance dans la gestion de ces mouvements de population. Les opérations de démolition des habitations précaires, lancées depuis plus de deux décennies et le relogement de milliers de familles dans les nouvelles zones d’habitat. Mais malgré ces efforts et tous les crédits énormes affectés aux différents programmes de logement, des statistiques officielles indiquent que plus d’une vingtaine de sites de bidonvilles sont toujours recensés dans la seule commune d’Oran. Le seul quartier de Haï Sanawbar, ex-Les Planteurs compte aujourd’hui près de 20.000 habitations précaires, alors qu’il existait en 2007 moins 10 000 constructions sauvages. Une triste évolution de la situation qui prouve, s’il le fallait encore, le règne durable des échecs et du renoncement…
Par S.Benali

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