Nécessaire priorité d’un état des lieux
Une conférence internationale sur l’économie circulaire en Algérie sera organisée les 26 et 27 septembre prochain à Oran. C’est ce que vient d’annoncer l’organisateur de l’événement, le «World trade center-Algeria (WTCA), une structure peu connue du grand public, partenaire du Centre algérien d’économie circulaire (CALEC) de l’Université de Boumerdes. Cette conférence, précise-t-on, vise à mettre en avant «l’importance de la valorisation des déchets et rebuts et de sensibiliser l’ensemble des acteurs, pouvoirs publics et privés, en vue de prendre en compte l’ensemble des flux tout au long de la vie du produit ou service». Vaste et intéressant programme pourrait-on dire, surtout quand on sait que cette notion d’économie verte et circulaire est encore en train de se frayer son chemin dans les pays les plus avancés. Commentant cette information, des observateurs locaux bien avisés s’interrogent sur l’opportunité d’un tel débat qui suppose au préalable que la stratégie locale de collecte et de tri des déchets ménagers et industriels soit bien maîtrisée. S’agissant, comme le précisent les organisateurs de la conférence, d’adopter un modèle d’économie dite circulaire reposant sur une utilisation optimum des ressources et sur «la création de cycles adaptés dans la vie d’un produit, de sa conception jusqu’à sa réorientation », on peut légitimement s’interroger sur l’état des lieux et les capacités actuelles des gestionnaires locaux à pouvoir mettre un place ne serait-ce qu’un modèle rudimentaire de collecte et de tri de produits recyclables provenant de différents secteurs d’activité. On sait qu’il existe des programmes internationaux d’appui à la transition vers une économie verte et circulaire en collaboration avec des banques et des institutions financières. Mais s’il n’est pas interdit de réfléchir sur le long terme, bien au contraire, il est aussi, et surtout, bien utile d’analyser l’état des lieux actuel, notamment à Oran, une ville qui depuis cinquante ans peine à mettre en place un système fiable et crédible de ramassage des déchets. Les quelques actions de recyclage de papiers et d’emballages plastique sont loin de tracer le chemin vers la promotion de l’économie verte ou circulaire. On se souvient de ces conférences, colloques et autres journées d’études organisées jadis au chevet de ces questions d’hygiène et d’environnement, mais qui n’ont servi à rien, sinon à meubler la façade officielle du débat par des discours élitistes et des promesses sans lendemain.
Par S.Benali