Oran

Nouvelle tendance est apparue : les réseaux sociaux au service des actions de solidarité au mois de Ramadhan

Depuis le début du mois de Ramadhan, des tables de l »‘iftar » collectif sont constatées dans de nombreux quartiers de la ville d’Oran, à l’initiative du mouvement associatif et de bienfaiteurs au profit des démunis et des voyageurs de passage.

Cependant, ce qui attire l’attention cette année est le fait que plusieurs de ces tables ont vu le jour via les réseaux sociaux, à l’initiative de jeunes ayant « mobilisé » cet outil de communication moderne pour le mettre au service de bonnes actions.

Cette nouvelle tendance est apparue grâce à la mobilisation de jeunes bénévoles n’ayant aucune attache organique avec le mouvement associatif.

Ce genre d’initiatives citoyennes commence à prendre forme à partir des appels lancés par de jeunes bienfaiteurs agissant en groupes via les réseaux sociaux.

Une fois les démarches pour la concrétisation de telles actions accomplies, notamment celles inhérentes à l’identification et au recensement des bénévoles devant être chargés de la gestion des « Meidat Ramadhan » (Table de Ramadhan), l’élan de solidarité se met aussitôt en branle, au grand bonheur des familles démunies, des personnes sans abris et des voyageurs de passage.

La mobilisation pour la réussite de cette noble cause se fait par le biais des pages Facebook animées par de nombreux groupes ayant fait de la bienfaisance leur objectif durant ce mois sacré, pour servir des centaines de repas chauds, sur place, à des voyageurs et à des SDF ou, dans certains cas, à livrer à domiciles aux familles démunies.

« Ces actions caritatives réunissent souvent des jeunes qui ne se connaissaient nullement auparavant », a déclaré un des bénévoles qui se dit « autant heureux que fier de participer à ces initiatives citoyennes ».

Un internaute « Hamza 31 » fait partie de ces bénévoles qui ont décidé de consacrer leur énergie et leur temps au service de concitoyens.

Depuis le début du mois sacré, il anime une page dédiée à ce genre d’actions solidaires, et gère un point de restauration à proximité du rond-point El Bahia, où sont servis quotidiennement pas moins de 500 repas essentiellement destinés aux voyageurs se trouvant dans l’incapacité de rejoindre à temps leurs domiciles.

« Hamza 31 », un artiste connu également pour ses actions caritatives au profit des malades, notamment pendant les fêtes religieuses, dit avoir entamé les préparatifs de sa « table de l’iftar », plusieurs mois avant le mois de Ramadhan.

Habitué à ce genre d’initiatives, il s’est dit impressionné par le nombre de bienfaiteurs prêts à contribuer à l’opération, tout en rendant particulièrement un hommage à la gent féminine dont la contribution par leur implication dans la préparation des repas ou de manière financière ou en nature s’est révélée primordiale.

Adel, un autre jeune oranais qui anime une page « Sanii El Besma », autrement dit « celui qui crée le sourire », a déclaré, quant à lui, que depuis des années et à chaque Ramadhan, il avait pris l’habitude de préparer des repas chauds pour les distribuer aux malades et aux sans domiciles fixes (SDF).

« Cependant, j’ai décidé cette année de relever un autre défi, à savoir celui d’organiser des tables de l »‘iftar » pour offrir des repas chauds aux personnes dans le besoin et aux passagers ».

A l’instar de « Hamza 31 », Adel est également très impressionné par l’élan de générosité spontanée constatée chez les Oranais, lorsqu’il avait lancé, via les réseaux sociaux, son initiative de bienfaisance.

« Jusqu’à aujourd’hui, la solidarité est toujours active, ce qui nous permet d’offrir quotidiennement plus de 120 repas », affirme-t-il.

Des étudiants se mobilisent pour offrir des repas aux malades et à leurs accompagnateurs

De son côté, l’association « Koun Tayyiben » constituée d’étudiants de l’université des sciences et de la technologie « Mohamed Boudiaf » (USTO-MB), s’est également impliquée dans ce vaste mouvement de solidarité citoyenne.

Grace aux réseaux sociaux, ces jeunes qui ont décidé de fédérer leurs efforts et leurs actions au profit de « l’Autre », offrent chaque jour, une moyenne de 100 repas chauds aux malades admis dans les hôpitaux de la ville d’Oran et à leurs accompagnateurs, ainsi qu’aux travailleurs de ces établissements de santé que les contraintes professionnelles empêchent de rompre le jeûne chez eux.

Hafidha Merioua, enseignante de sociologie à l’université Oran-2 « Ahmed Benbella » a expliqué, à l’APS, que « les jeunes, principaux utilisateurs de l’espace virtuel, recourent à ces moyens modernes de communication pour se regrouper et pour initier des actions de bienfaisance comme celles menées ces jours-ci à l’occasion du mois sacré ».

La sociologue a, par ailleurs, qualifié de pratique saine, le fait d »‘instrumentaliser » les réseaux sociaux à des fins aussi nobles que celle d’aider les SDF, les voyageurs et les familles indigentes.

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