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Belhimer à propos des prochaines élections législatives:
«On n’est plus dans la logique de la chkara»

Pour le ministre, l’ANIE «a réussi la transition systémique attendue dans le dernier amendement constitutionnel de novembre 2020, en apportant un souffle nouveau en termes de jeunesse, de compétence et d’égalité des genres».

Le sujet de l’actualité politique de l’heure, à savoir la campagne électorale pour les élections législatives du 12 juin prochain, est un motif de satisfaction pour le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer. «La campagne électorale se tient de manière sereine et apaisée. Peut-être qu’il y a moins d’affiches qu’auparavant», retient le ministre, expliquant cet état de fait par les moyens modestes des candidats «se limitant à la seule aide de l’Etat». Et M.Belhimer d’affirmer : «On n’est plus dans la logique de la +chkara+ et des dépenses excessives comme fut le cas dans les rendez-vous électoraux précédents». Il reste que ce constat ne réduit pas de la portée des messages électoraux, puisque l’ensemble des candidats ont massivement investi l’outil numérique, principalement les réseaux sociaux et la presse électronique, qui ont «notablement participé à la campagne électorale», indique le ministre de la Communication qui n’omet pas de retenir également le volume horaire consacré par la Radio et la Télévision nationales et l’apport conséquent des télévisions privées qui ont joué le jeu en permettant une expression politique plurielle.
Cela pour la campagne qui, à ce jour, tient une bonne partie de ses promesses.
Pour ce qui concerne le scrutin du 12 juin, à proprement parler, M. Belhimer a affirmé qu’ «il faut qu’il se déroule dans la sérénité pour que les citoyens puissent exercer librement leur droit garanti par la Constitution». Le propos est ferme et dénué de nuances. «Il faut réprimer pénalement avec la manière la plus sévère toute obstruction et toute action visant à empêcher les citoyens à exercer un acte aussi fondamental qui est l’acte électoral», rappelle le ministre. «C’est vraiment désolant de donner l’image de ce qu’on a vu lors du référendum constitutionnel, des urnes saccagées et des bulletins volés. Tout cela est strictement et gravement condamné par le nouveau dispositif pénal», a-t-il insisté. Une mise en garde qui en dit long sur la détermination de l’Etat à réunir toutes les conditions d’une expression citoyenne libre, au jour du vote. La volonté de l’exécutif est ainsi affirmée en matière de défense des voix et rien d’autre. «Nous sommes au service d’un seul maître d’œuvre qu’est l’ANIE», affirme le ministre, comme pour souligner que le gouvernement s’en tient à son rôle. «Il faut que l’Exécutif soit en retrait de l’acte électoral qui est du seul ressort de cette Autorité, et ce, pour garantir la transparence et l’intégrité du processus. En tant qu’Exécutif, nous préservons notre neutralité», souligne le ministre, pour qui, l’ANIE «a réussi la transition systémique attendue dans le dernier amendement constitutionnel de novembre 2020, en apportant un souffle nouveau en termes de jeunesse, de compétence et d’égalité des genres», s’est félicité M. Belhimer.
Sur la question d’une probable présence de la presse étrangère et des observateurs internationaux le jour du vote, le porte-parole du gouvernement a révélé que «90% des demandes d’accréditations ont été acceptées». On apprend ainsi qu’ «il y a eu très peu de cas de rejet». Il a cité, notamment, «trois ou quatre organes exclus parce qu’ils n’ont pas leur place dans notre pays pour avoir soutenu, de manière subversive, certains mouvements interdits». Quant aux observateurs étrangers, il a indiqué que «cette question relève de l’ANIE».
Sur un autre registre, M. Belhimer a été questionné sur le travail de mémoire avec la France. Il a indiqué que «la question mémorielle est importante et est au centre d’enjeux multiples», en la résumant à «la logique des trois R, à savoir la responsabilité de la France dans les crimes contre l’humanité commis chez nous, la repentance, qui nécessite des excuses pour les maux commis à l’endroit des populations, la réparation, notamment pour le cas des essais nucléaires dans le Sud, compte tenu du principe du droit international pollueur-payeur et d’un principe de droit français».
Concernant la situation sanitaire du pays liée essentiellement au Covid-19, M. Belhimer a affirmé que «l’Algérie est l’un des pays qui a été le moins touché par la pandémie», justifiant cela par «un travail assidu et stratégique» mené. Il a ajouté qu’une «massification» de la campagne de vaccination «sera opérée dans des stades, dans des écoles et à travers tout le territoire national». Le ministre qui a répondu à toutes les questions sans «filets» a montré l’image d’un exécutif qui sait où il va à quelques jours de sa fin de mission, après plus d’une année et demi, ponctuée par une crise sanitaire sans précédent.
Yahia Bourit

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