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AÏN EL TURCK:
Opération de contrôle des colporteurs d’eau

Une opération de contrôle cible ra les colporteurs d’eau, qui sont en activité dans la daïra d’Aïn El Turck, apprend-on d’une source proche de ce dossier. L’eau colportée sera soumise à des analyses au même titre que les citernes utilisées pour le besoin de cette activité, qui a pris de l’ampleur ces dernières années à la faveur d’une demande de plus en plus croissante et ce, avec les coupures intempestives.

Une instruction de la wilaya insiste sur le respect strict de l’hygiène et ce, dans le but d’éviter toute apparition des maladies à transmission hydrique, MTH, notamment en ces temps de crise sanitaire. La même instruction concerne également les forages, dont certains sont illicites, et dont le nombre s’est multiplié et va crescendo au fil du temps en raison d’une multitude de sources répertoriées dans le sous sol des différentes zones de la daïra d’Aïn El Turck et ce depuis l’avènement des colporteurs d’eau douce. Une grande majorité de ces familles, qui se sont installées dans cette daïra, a procédé au forage, avec ou sans autorisation, dans leurs habitations et ce, pour parer aux fréquentes et intermittentes perturbations en alimentation d’eau potable, qui perdure de nos jours. Du coup la surexploitation des eaux souterraines a commencé ces dernières années à menacer la nappe phréatique de cette région, riche en sources d’eau douce. Selon un décompte établi, des centaines de forages profonds creusés souvent illicitement puisent dans la nappe phréatique causant ainsi des dommages irréversibles. Selon nos sources, il s’agit notamment de forages illicites situés dans des fermes, qui sont également utilisés pour alimenter les colporteurs. Les forages effectués illicitement ne respectent aucunement les normes en vigueur et altèrent gravement la nappe phréatique du fait que leurs ouvrages s’effondrent peu de temps après leur mise en service. Les dernières inspections de ces forages illicites ont révélé une baisse sensible de la nappe dans cette contrée côtière. Les mesures annoncées par les autorités locales, qui avaient promulgué un arrêté pour procéder au recensement et à la destruction de tous les forages illicites existants, ne semblent aucunement dissuader leurs propriétaires. Notons qu’un arrêté de la wilaya stipule, entre autres, une saisie d’une durée de six mois du matériel utilisé dans le forage illicite et des sanctions contre les contrevenants, conformément aux dispositions pénales prévues dans ce genre de délit. En dépit de cet arsenal répressif, le phénomène est devenu incontrôlable. Le créneau semble bien au contraire prospérer allègrement. La course effrénée vers l’exploitation irrationnelle de cette richesse souterraine semble avoir de beaux jours devant elle à Aïn El Turck à la faveur des perturbations et des coupures de l’alimentation en eau, qui n’est pas du tout potable. Ce malheureux constat s’identifie entre autres à travers les centaines de demandes déposées pour la réalisation de nouveaux forages par des industriels et des commerçants qui veulent profiter de l’eau à moindre prix. De nouvelles activités nécessitent d’énormes quantités d’eau, à l’exemple des stations de lavage de véhicules, qui ont foisonné dans cette région côtière. Les exploitants des stations lavage préfèrent de loin les eaux souterraines que celles fournies par la SEOR et ce, en raison des prix avantageux. Pour les eaux pompées d’une manière illicite de la nappe phréatique, c’est tout un gros bénéfice pour ces consommateurs. Il faut savoir que les trois quarts des eaux souterraines puisées de la nappe phréatique ne sont ni facturées ni déclarées. Signalons dans ce contexte que les dernières directives des autorités, relatives à la préservation de la nappe phréatique surexploitée dans certaines régions de la wilaya, ont été strictes pour une opération de lutte contre les forages illicites au niveau de plusieurs communes et localités. Selon des sources proches de la wilaya, une action récemment menée, s’est soldée par la destruction d’une vingtaine de puits forés illicitement au niveau des localités d’El Hassi, Sidi El Bachir et Ain El Beida. L’opération a ciblé essentiellement les forages sur des terres agricoles et les puits sans autorisation alimentant les colporteurs d’eau. Pour lutter efficacement contre cette pratique, qui menace sérieusement la nappe phréatique, nos sources indiquent que les services des ressources en eau de la wilaya d’Oran avaient instruit toutes les communes pour lutter contre ce phénomène. Nos sources indiquent également que tout forage doit être soumis à une autorisation délivrée par l’Agence du bassin hydrographique ou la direction de l’Hydraulique. Par ailleurs, il faut savoir que les contrôles ont révélé que ces dernières années plus de 500 puits ont été creusés illicitement dans la wilaya.
Rachid Boutlélis

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