Oran

Oran : les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin touchent des enfants de plus en plus jeunes (spécialistes)

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, la maladie de Crohn notamment, apparaissent à des âges de plus en plus précoces, ont affirmé des spécialistes, qui ont pris part au 3ème Séminaire d’hépato-gastro-entérologie et endocrinologie pédiatrique de l’Ouest, ouvert jeudi à Oran.

Organisée par l’Association « Healthy Children Project », cette rencontre de deux jours aborde plusieurs thématiques concernant la santé de l’enfant, notamment l’hépato-gastro-entérologie et endocrinologie pédiatrique, avec l’intervention de spécialistes algériens et étrangers.
Pr Mimouna Bessahraoui, cheffe de service de gastro-entérologie et nutrition pédiatrique à l’hôpital pédiatrique de Haï El Menzah (ex Canastel), et présidente de l’Association « Healthy Children Project », a indiqué que « pas moins de 200 enfants âgés de moins de 15 ans sont suivis, depuis 2014, dans son service ».
« Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin se caractérisent par des douleurs abdominales chroniques, des diarrhées et des traces de saignement dans les selles et impactent souvent la croissance de l’enfant », a expliqué cette même spécialiste, ajoutant qu’il « s’agit de maladies sous-diagnostiquées, surtout quand elles apparaissent à des âges précoces ».
« Avant, ces maladies touchaient les adolescents, mais aujourd’hui nous assistons à des apparitions de plus en plus précoces, même chez des enfants de moins de 6 ans », a-t-elle dit.
S’agissant de la prise en charge de ces maladies « lourdes à porter et difficiles au quotidien, notamment pour les enfants », Pr Bessahraoui a fait savoir que ces « enfants sont traités avec des biothérapies », précisant que « les traitements sont disponibles en Algérie, depuis quelques années ».
Pour sa part Christine Martinez Vincent, praticienne à l’Hôpital universitaire Robert Debré de Paris, a affirmé qu’ »il y a une augmentation d’incidence de ces maladies dans les pays industrialisés du nord », soulignant que « les études établissent des liens entre ces maladies et la consommation des aliments ultra-transformés, ainsi que le sucre, les viandes rouges et les additifs alimentaires, entre autres ».
« Aux Etats Unis , la part de l’alimentation ultra transformée est de plus de 50% dans les rations quotidiennes, alors que la ration en France est de 30% », a-t-elle indiqué, ajoutant que « l’incidence augmente à mesure que la ration de l’alimentation ultra-transformée augmente ».
Le pic d’incidence des maladies inflammatoires chroniques était, « il y a une quinzaine d’années, à 25 ans, alors qu’aujourd’hui il est à 15 ans, avec des apparitions à des âges plus précoces entre 2 et 5 ans », a-t-on conclu.

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