Oran Aujourd'hui

Organisation du Festival national du Rai : un concept à repenser

L’ouverture de la «deuxième phase du festival du raï», comme le précisent les organisateurs, a eu lieu mercredi dernier au théâtre de verdure Chekroun Hasni à Oran. Cette 14e édition de cet événement annuel officiellement nommé «festival Culturel National de la Chanson Raï» avait été organisée dans un premier temps du 7 au 20 août dernier dans la wilaya de Sidi bel Abbes, avant l’annonce d’une prolongation en «deuxième phase» du 19 au 22 août à Oran.
Selon des membres du secteur de la Culture à Oran, «l’organisation de cette édition du festival en deux phases, la première à Sidi Bel Abbès et la deuxième à Oran avec quatre soirées chacune, serait une initiative originale permettant de promouvoir d’avantage la chanson rai inscrite en 2022 par l’UNESCO au patrimoine immatériel.
Pourquoi pas, estiment des commentateurs avisés qui soulignent cependant que ce «partage des rôles» entre deux villes pour l’organisation d’un même festival national risque de pénaliser l’événement en termes de moyens, d’impact et de cohésion. Il est certes utile et nécessaire de multiplier autour de la chanson Rai les concerts, les conférences, les expositions à travers toutes les communes, mais s’agissant d’un Festival annuel placé sous l’égide du ministère de la Culture, il semble plus judicieux de concentrer les efforts et les moyens sur un seul et même événement localisé dans la capitale de la région qui a vu naître ce genre musical.
Organisée sous le slogan «De la mémoire à la scène, un patrimoine chanté», cette 14ème édition du festival de Raï a connu un engouement et une présence remarquable de familles et de jeunes venus applaudir les chanteurs interprétant des chansons incontournables du répertoire Raï. A l’image des stars du Raï, Cheb Hamidou ou de Cheb Nasro qui participait pour la première fois à l’événement depuis la création du festival.
Le programme a prévu la participation d’autres figures bien connues comme Fadéla, Zahouania, ou encore Houari Benchenet, le chantre reconnu et estimé par la majorité des familles oranaises. Juste avant l’ouverture de cette «deuxième tranche» du festival à Oran, une intéressante rencontre-débat a été organisée dans la matinée de mardi au palais de la culture Zeddour Brahim. Animée par nos confrères spécialiste du domaine, dont Rabah Sebaa, Bouziane Benachour, et Mohamed Kali, cette rencontre à eu le mérite de répondre à des questionnements et de lever certains tabous pesant sur ce genre musical et son interconnexion aux autres formes d’expression musicale telle que la chanson lyrique poétique portée par les maîtres de la chanson oranaise, Ahmed Wahbi et Blaoui Houari.
Selon certains commentateurs, le festival du rai qui prenait naissance à Oran il y a une quarante d’année, a été l’objet de rejets et de fortes pressions exercées par des sphères sociales influentes ayant milité pour sa délocalisation. Pour l’histoire, et contrairement à des spéculations erronées et abusives, l’ancien wali d’Oran, Tahar Sekrane, n’a été en aucun cas concerné par la décision de transfert du Festival du Rai vers Sidi Bel Abbes.
Certes natif de la région de Sidi Bel Abbes, l’ancien responsable local en poste à Oran était favorable à la promotion et la valorisation de ce patrimoine immatériel à travers la création d’un Festival national digne du statut et des ambitions au progrès et à la modernité affichées par la capitale de l’ouest algérien.

Par S.Benali

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