Organisation et fonctionnement de la gouvernance locale…
Depuis plus de quarante ans, la ville d’Oran n’a jamais pu bénéficier d’un système de collecte des déchets ménagers performant et digne des ambitions d’une cité voulant s’inscrire au rang des métropoles du bassin méditerranéen. L’hygiène publique et le nettoiement de l’espace urbain figurent pourtant parmi les missions premières et élémentaires des communes. Malheureusement, l’APC d’Oran, comme tant d’autres collectivités à travers le pays, à toujours été prise en otage par les carences et les dysfonctionnements d’un système global de gouvernance qui forge, depuis toujours, la culture de l’échec, des retards et des médiocres improvisations. En matière d’hygiène et de collecte des ordures, les Oranais, parmi les plus anciens, savent que depuis quarante ans pas moins de six études d’organisation de ces actions ont été réalisées, commandées à des consultants ou bureaux d’études privés, toujours payés rubis sur ongle avec de coquettes sommes d’argent puisées des crédits de l’Etat. Mais toutes ces études et analyses de l’état des lieux allaient inlassablement être rangées dans les tiroirs d’une administration locale incapable de sortir de l’immobilisme et de la stagnation. Le chroniqueur se souvient d’un ancien chef de Daïra à Oran, que Dieu ait son âme, qui lui confiait à l’époque que toutes ces études d’aménagement commandées par la Wilaya ne servaient strictement à rien sinon à dépenser l’argent public… Qu’il s’agisse de collecte des ordures ou même des POS, plans d’occupation des sols, l’APC n’avait à l’époque ni les moyens, ni les compétences, ni encore moins la liberté d’initiative permettant la mise en oeuvre d’une stratégie jugée éventuellement efficace, notamment dans le domaine de la collecte des ordures ménagères. Aujourd’hui, paradoxalement, malgré la multiplication des intervenants dans le secteur de l’hygiène et de la propreté, dont la DHA (division hygiène et assainissement), l’EPIC «Oran Propreté» et les nombreux concessionnaires privés, la collecte des déchets ménagers est loin d’être assurée avec rigueur et performance en raison de bon nombre d’aléas et de dysfonctionnements liés au système d’organisation et de fonctionnement de la gouvernance locale dans son ensemble. Comment comprendre et expliquer que l’entretien et le nettoiement soient encore à ce jour assuré à coup de «campagne de volontariat» décidées chaque semaine par la Wilaya dans le but d’éradiquer les «points noirs» qui ne cessent de proliférer? Des «campagnes» aux contours démagogiques qui illustrent s’il le fallait l’échec consommé de la stratégie locale de prise en charge du cadre urbain, si toutefois elle existe. Seule une véritable décentralisation territoriale, et un assainissement du terrain de la représentativité populaire, permettant de placer les élus locaux devant leurs responsabilités, ouvrira peut-être le chemin vers l’amélioration de l’état des lieux des collectivités locales… Il est toujours permis de rêver.
Par S.Benali