Pour mieux gérer le secteur des ressources en eau, l’Algérie qui fait face ces dernières années à un important recul de la pluviométrie, doit créer un Conseil national de la sécurité hydrique.
C’est ce qu’a proposé, hier, l’expert consultant en eau Ahmed Kettab lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Il a affirmé que ce Conseil permet d’apporter des solutions au secteur à travers la mise en place d’une stratégie efficiente en impliquant un panel d’experts. Pour le consultant, la création d’un Conseil national de la sécurité hydrique «dépendant de la Présidence de la République» engagera des réflexions pour trouver des solutions aux problèmes du secteur des ressources en eau.
Estimant que les réflexions menées dans le domaine de l’eau demeurent insuffisantes, l’invité de la Radio nationale a indiqué qu’il faut recourir aux experts du secteur pour créer le futur Conseil national de la sécurité hydrique. Il a déploré le fait que «les think tanks existants n’apportent pas des solutions suffisantes et durables, parce qu’ils sont composés à 90% par les mêmes postes de responsabilité».
M. Kettab a affirmé, dans le même contexte, que la gestion du secteur ne devrait pas seulement être confiée au ministère des Ressources en eau, appelant à la conjugaison des efforts d’autres départements ministériels. «La ressource hydrique n’est pas uniquement l’affaire du secteur de l’eau, mais celle de l’agriculture, de l’industrie et de l’énergie ; C’est pour cette raison qu’il faut diversifier les expériences et impliquer même les citoyens», a-t-il plaidé.
M. Kettab a proposé d’autres actions qu’il faut mener pour préserver les ressources hydriques. Il a estimé que la sensibilisation pour la préservation de l’eau doit être la priorité des organes de la presse et des mosquées. «Il n’y a pas mieux que la presse pour sensibiliser les citoyens. Dans chaque commune d’Algérie, il y a à peu près une dizaine de mosquées. Si nous arrivons à sensibiliser les citoyens à travers les imams nous obtiendrons un bon résultat», a déclaré l’expert consultant en eau.
Évoquant la tarification de l’eau, l’intervenant a estimé qu’il existe une disparité de la consommation et des prix parmi les consommateurs. Il a plaidé pour l’augmentation des prix de l’eau pour les gros consommateurs. «Un m3 est vendu à six dinars aux stations de lavage d’automobile. Le propriétaire utilise 200l pour laver 6 voitures et gagner 6000 dinars. Même si nous lui augmentons le prix, il assurera toujours son gain», a-t-il déploré.
Mohand.S