L’impératif de mette en place un tissu de sous-traitants qui accompagneront l’activité de construction automobile dans le pays a été soulignée par le président du Cluster mécanique de précision Algérie Adel Bensaci.
Le cahier des charges relatif à l’activité de construction automobile en Algérie, rendu public le 17 novembre dernier, a exigé des constructeurs, dans leurs efforts d’augmenter le taux d’intégration, de recourir à la sous-traitance locale. « Le constructeur s’engage à adopter une démarche industrielle opérationnelle pour développer une intégration locale au niveau de son usine et/ou en faisant appel à la sous-traitance locale », a précisé un article du cahier des charges.
Interrogé sur cette exigence, le président du Cluster mécanique de précision Algérie, lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, a affirmé qu’il faut étoffer le tissu de sous-traitants et travailler sur l’intégration d’un certain nombre de PME dans le secteur de l’automobile afin de les spécialiser. « Il existe actuellement une vingtaine de PME qui exercent dans le secteur automobile et sont spécialisées dans la fabrication de sièges, des batteries, des tableaux de bord, de pare-chocs et autres éléments qui rentrent directement dans la fabrication des véhicules », a souligné M. Bensaci.
Pour l’intervenant qui occupe aussi la fonction de Président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME, ce nombre d’entreprises dans le secteur automobile n’est pas suffisant, et de souligner : « nous sortons d’une période de gabegie où il y’avait des erreurs qu’il ne faut pas répéter ». Il a affirmé, dans ce cadre, que le Cluster travaille actuellement pour l’intégration d’un certain nombre de PME dans le secteur de l’automobile pour les spécialiser en leur assurant un accompagnement, « puisqu’elles sont beaucoup plus généralistes d’autant plus que cette activité a ses proposes normes ».
Détaillant la standardisation, M. Bensaci a affirmé que les PME sont appelées à répondre aux normes ISO et IATF de l’automobile. « Il faut être aux standards et avoir un système management de qualité et passer ensuite à la phase d’homologation », a-t-il suggéré. Il a estimé, dans ce sillage, que l’exportation doit être l’objectif principal pour que les projets d’assemblage réussissent. « Si, au départ, dans ces projets d’assemblage de véhicules, l’exportation n’est pas un objectif principal pour le développement de ce business, ça ne fonctionnera pas », a-t-il souligné.
Le président du Cluster mécanique de précision Algérie souligne que la fabrication jusqu’à 50 000 véhicules d’un même modèle ne suffira pas à atteindre les volumes nécessaires pour faire des économies d’échelle et ne suffira pas aussi aux intégrateurs locaux, que ce soient des équipementiers ou des sous-traitants, à intégrer les chaînes de valeur internationales. Pour M. Bensaci, les projets de construction automobile doivent axer sur un niveau régional et non pas national. Il a, par ailleurs, mis en avant la nécessité de former le personnel à travers des formations spécialisées pour réussir les projets du secteur. « La formation professionnelle représente la cheville ouvrière de toute industrie naissante ou en développement. C’est dire qu’on n’a pas uniquement besoin de bureaux d’études et de recherches, mais aussi de personnes pour faire fonctionner la machine et les équipements », a-t-il déclaré.
Mohand S