Planteurs-Ras el Ain: en attente de réhabilitation depuis des décennies
Evoquant devant les élus de l’assemblée de wilaya la nécessité de relancer les vieux projets de restructuration et la réhabilitation du vieil Oran, le wali a déclaré «Quand un invité nous dit qu’il veut visiter le coin, on prie Dieu pour que ça passe vite et bien…». Une remarque judicieuse qui confirme et résume à elle seule l’ampleur des retards, des tâtonnements, et des renoncements enregistrés depuis des décennies en matière de gestion et de préservation du vieux patrimoine urbain de la Cité.
Concernant la restructuration urbaine de la zone Planteurs-Ras El Aïn, un projet en attente depuis des années, le wali d’Oran a indiqué sans détour que «la situation présente est le résultat d’un cumul d’erreurs et d’une superposition de problèmes non traités à temps, par manque de vision et d’inaction”. Mais sans trop préciser les détails et les échéances du plan d’action en cours concernant ce vieux projet, le wali a annoncé le prochain lancement d’un « grand projet » d’aménagement du quartier populaire d’El-Hamri.
Une opération a précisé le wali, qui ciblera les routes, les trottoirs, ainsi que les réseaux d’alimentation en eau potable et de l’assainissement.
D’autres opérations similaires sont prévues pour d’autres quartiers et communes de la wilaya. Et comme pour répondre à l’avance aux éventuelles critiques des observateurs qui voudraient inscrire ces actions dans le cadre normal et courant de la maintenance du tissu urbain, le wali a indiqué que ce projet d’aménagement du quartier populaire d’El Hamri n’est pas une simple action de mise à niveau des routes et des VRD , mais un projet «original» portant sur un processus de réhabilitation du vieux bâti dans ce quartier emblématique.
S’agissant du périmètre Planteurs-Ras El-Aïn, le wali en poste a confirmé qu’une démarche d’intégration de cet espace au tissu urbain de la ville a été déjà lancée visant l’éradication des bidonvilles et la restructuration du noyau urbain des Planteurs. On sait que de nombreux habitants des Planteurs, en possession de titres de propriété d’un habitat construit en dur, ne veulent pas quitter les lieux.
Ce qui a entraîné la nécessité de renforcer la zone par des équipements publics devant étre construits sur les assiettes foncières récupérées après les opérations de démolition de baraquements illicites. Des constructions précaires qui, malheureusement , n’ont pas cessé depuis des années de fleurir et d’occuper la moindre parcelle de terrain livrée au squatteurs-bâtisseurs de baraques de bidonville.
Il y a une trentaine d’années, on avait recensé un total de près de 1500 familles occupant un habitat précaire aux Planteurs et devant étre relogés pour permettre de lancer un véritable projet de restructuration et d’aménagement du quartier.
Aujourd’hui on parle encore de près de 2.000 familles qui restent encore à reloger après les récentes opérations de relogement de plus de 2.500 familles occupant un habitat précaire dans ces quartiers.
Le quartier des Planteurs, le plus grand réceptacle de bidonvilles accueillant depuis plus d’un siècle des familles fuyant la misère et le chômage ne semble pas encore prêt à changer d’image et de statut… Ainsi va Oran.
Par S.Benali