Préservation de l’environnement: la grande débâcle
Selon les services de la direction de l’environnement d’oran, une soixantaine de mises en demeure et 7 décisions de fermeture d’établissements ont été prises durant les dix derniers mois à l’encontre d’opérateurs pris en infraction flagrante aux règles de gestion des déchets aussi bien ménagers, médicaux, et autres rejets nocifs liés à l’’activité des entreprises. Les mêmes sources ont indiqué que les opérations de contrôle et de suivi sur le terrain ont permis de constater de nombreuses dérives et dépassements portant atteinte à l’environnement.
Le manque d’entretien des espaces verts, les carences dans la collecte des déchets, le non-respect des horaires de dépôt et d’enlèvement, l’accumulation de tonnes de déchets notamment les déblais de chantier, les débris solides et les déchets des activités commerciales, et même des cas de déchets hospitaliers ont été signalés par les services compétents.
La direction locale de l’environnement a également soulevé le problème récurrent de l’entretien des égouts ainsi que le nettoyage des voies du tramway. Ainsi, en moins d’un an, pas moins de «800 points noirs» ont été répertoriés à travers les communes de la wilaya. Des «points noirs» générés essentiellement par le laxisme et la mauvaise gestion des organismes et opérateurs concernés. L’atteinte à la santé publique et à l’environnement est surtout liée aux carences dans la gestion du ramassage des ordures ménagères et du manque de civisme et de responsabilité citoyenne constaté en plusieurs endroits.
La question de l’entretien des espaces verts a également été abordée par la direction de l’environnement qui tire la sonnette d’alarme sur «le délaissement et la négligence des responsables concernés» par l’entretien des plantations et verdures en milieu urbain. Certains espaces, censés être des aires de détente et d’oxygénation pour les riverains, deviennent au fil du temps des terrains vagues propices à l’abandon des ordures et à la saleté. Ce réquisitoire officiel de la direction de l’environnement à Oran, loin de surprendre ou de choquer l’opinion locale, ne fait que confirmer ce que la majorité des Oranais dénoncent toujours et depuis longtemps. Mais les mauvaises langues locales notent avec ironie que ce bilan de la direction de l’environnement évite de préciser et de nommer dans le détail les principaux auteurs responsables de cet état des lieux déplorable.
Une responsabilité certes partagée, incluant évidemment des habitants en manque de culture civique et d’éducation, mais aussi des élus aux commandes de gestion des APC, des chefs de services divers chargés de l’entretien et de la maintenance urbaine, et également de responsables locaux de secteurs d’activité concernés par la débâcle et la clochardisation. Ainsi va Oran…
Par S.Benali
