Oran

Étouffer dans l’œuf toute tentative de construction illicite dans la wilaya d’Oran:
Plusieurs zones ciblées par des opérations de démolition

La politique, qui consiste à étouffer dans l’œuf, semble vraisemblablement avoir été prise en considération ces derniers temps par les autorités pour tenter d’annihiler la sordide recrudescence du phénomène des bidonvilles dans la wilaya d’Oran.

Les opérations de démolition, qui se succèdent régulièrement en cette veille de l’ouverture des JM, que devra abriter la capitale de l’ouest, visent en réalité à éviter la naissance d’un éventuel regroupement des hideuses masures, érigées en parpaing et de tôle ondulée en guise de toit.
Il s’agit en toute vraisemblance de neutraliser l’avancée insidieuse et de ces nouvelles favelas, qui maillent déjà exécrablement une grande partie la ville d’Oran et de ses zones limitrophes à forte densité de la population. Il est utile de rappeler dans cette optique, que l’avènement des DEC, qui se sont tristement illustrées à travers un nombre effarant de scandales liés au détournement du foncier notamment, a coïncidé avec le déferlement vers la wilaya d’Oran de vagues charriant le sordide, composé d’inconscients et de dénués du mode de culture de la vie citadine. C’est à cette époque que les prémices de la déchéance se sont lamentablement annoncés, timidement puis hardiment par la suite, dans les paysages de la capitale de l’ouest, qui, suprême ironie, renferment d’immenses potentialités naturelles, qui lui permettent de rehausser aisément la barre du tourisme balnéaire, synonyme d’autofinancement pour les administrations locales, mais qui ne sont hélas pas exploitées judicieusement en raison d’esprits indigestes désignés à la gestion de ce volet ces trente dernières années. Les bidonvilles, fruit pourri de ladite gestion, qui ont foisonné à cette époque ont engendré comme il fallait s’y attendre à l’incongru débandade orchestrée par l’ignorance et le péremptoire du non respect des normes universelles, encouragés par le stupide, voire le bonnasse laisser-faire. La dépravation enfantée par la vague des farouches opposants au beau, a finalement réussi à réduire en peau de chagrin toute une contrée de l’ouest « On ne récolte que ce que l’on sème » a résumé avec dépit un architecte à la retraite, qui a qualifié ce déplorable constat de « délit grave contre l’environnement et de la détérioration du cadre de vie de toute une population et ce, face à une absurde indifférence, frisant l’aliénation, de tout un chacun. L’insensé inhérent à cette désolation choque le regard à la sortie nord-ouest d’Oran, entre autres, menant à la commune de Misserghine et à l’entrée de l’axe routier de la corniche supérieure, reliant Oran à la daïra d’Aïn El Turck, où une montagne de toutes sortes de détritus, puants à l’extrême, ne cesse de grossir entre autres. Dans ladite daïra, les habitants ne s’étonnent plus de constater l’apparition du jour au lendemain de nouvelles masures hideuses, qui contribuent grandement à l’enlaidissement de sa façade maritime. Il convient de signaler que dans le cadre de la lutte contre le phénomène des constructions et autres extensions illicites, au même titre que les pseudos garages à bateau, le wali d’Oran, a adressé des instructions fermes aux maires des municipalités côtières que compte la contrée d’Aïn el Turck. Ces directives visent notamment à réhabiliter, un tant soit peu, les plages de ce prestigieux littoral. A travers les chiffres annoncés ces derniers jours par les responsables locaux, l’opération semble à priori avoir pris sa vitesse de croisière en ciblant plusieurs sites essaimés à travers cette daïra où des terres agricoles ont été détournées de leur vocation agricole. Il y a lieu de signaler que la commission du tourisme a dressé récemment un tableau noir sur ce registre en attirant l’attention des instances concernées sur l’ampleur du phénomène des constructions et autres extensions illicites, érigées le long de la corniche oranaise et ce, avec tous les impacts négatifs, qui en découlent sur l’environnement et par ricochet sur le cadre de séjour des vacanciers. Selon le rapport établi lors du recensement de certaines zones, il a été relevé que la bidonvilisation a gagné du terrain, dans les deux sens du terme dans cette contrée côtière, en gangrénant grandement l’environnement.
Rachid Boutlélis

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